Kipjiru 42… 195 – Jean-Marc Rigaux
Note : 6/10
Quatrième de couverture :
De la gloire à la tombe.
Le champion olympique de marathon est assassiné.
Enquête menée au pas de course dans les arcanes des fédérations, du dopage, des laboratoires étranges, des rites des profondeurs de l’Afrique de l’Est.
De Monaco au Kenya, en passant par Liège, Bruxelles, l’Allemagne, Londres et l’Ouganda, un thriller inclassable qui vous laissera à bout de souffle.
« Je cours. Poumons brûlés. J’ai dégringolé la pente rocailleuse, frôlé des squelettes de séneçons géants et les lobélies. Je cours. Je cours dans la caldera. A 4000 mètres. Expirer est une douleur… jusqu’au dernier souffle… La menace se rapproche. Elle me frôle maintenant. Ils sont là. Tout près. J’entends le roulement de la caillasse. »
Mon avis :
Après la découverte de la Foire du livre de Bruxelles en mars dernier, voilà que je m’intéresse à la littérature belge (francophone bien sûr) en lisant le roman de Jean-Marc Rigaux, Kipjiru 42… 195. J’aime quand mon activité de blogueuse m’oblige à dépasser les frontières pour observer ce qu’il se passe chez nos voisins 😉
Trois recueils de nouvelles et plusieurs prix littéraires reçus, Jean-Marc Rigaux se consacre pour la première fois à l’écriture d’un roman. Et c’est, en l’occurrence, d’un thriller dont il s’agit.
Kipjiru, célèbre champion du monde de course à pied, est retrouvé assassiné, chez lui, en Afrique. Faits étranges : l’athlète a été circoncis après le meurtre, et l’auteur du crime lui a également coupé les pieds. Le héros, ancien avocat et spécialiste du génocide rwandais, est envoyé sur le terrain pour enquêter secrètement, pour la fédération sportive…
S’aventurer dans la rédaction d’un roman policier dans le milieu de athlétisme est plutôt osé et courageux. Si le livre de Jean-Marc Rigaux présente quelques défauts (j’y reviendrai), on ne peut lui reprocher son sujet atypique. Durant plus de quatre cents pages, l’intrigue nous plonge au cœur de ce sport méconnu, sous fond de dopages et de trafics d’argent. L’auteur maîtrise son art à la perfection, déployant le champ lexical marathonien à souhait.
Le personnage principal envoyé – un peu par hasard – dans cette enquête qui le dépasse, nous fait voyager au gré de ses déplacements. Liège, Monaco, Nairobi, Goslar, Eldoret, Kampala, Bruxelles… A vouloir étoffer son récit, on en fait parfois trop… Les destinations s’amoncèlent. La lecture devient pesante, tant l’investigation s’allonge sans fin. La plume, dense et soutenue, de Jean-Marc Rigaux, n’allège pas cette sensation. Le scénario est long, il manque d’air et de fluidité.
Malgré un synopsis original et une curiosité attisée au début du livre, l’écrivain n’a pas réussi à me convaincre, délivrant un final étrange et farfelu. J’aurais aimé un récit plus aéré, une construction narrative différente, me permettant une meilleure compréhension du texte. Kipjiru 42… 195 plaira, j’en suis convaincue, à tous les passionnés (et habitués) de thrillers !
