Le Joueur d’échecs – Stefan Zweig
Quatrième de couverture :
Qui est cet inconnu capable d’en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu’antipathique ? Peut-on croire, comme il l’affirme, qu’il n’a pas joué depuis plus de vingt ans ? Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.
Le narrateur y parviendra. Les circonstances dans lesquelles l’inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l’isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.
Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d’illustration à la charmante époque où nous vivons ».
Mon avis :
Court mais intense.
Ce mois d’août est synonyme pour moi de littérature classique. J’ai quelques lacunes à ce niveau et je voulais rattraper mon retard. Le joueur d’échecs faisait partie de la liste. J’ai été ravie, en quelques pages, de découvrir le style de Stefan Zweig.
L’auteur Autrichien nous livre un court récit, mais d’une réelle puissance.
Dans ce livre, deux ambiances totalement opposées. Dans la première partie, le narrateur s’amuse à nous raconter comment un inconnu, croisé sur un paquebot de croisière, veut tenter de gagner une partie d’échecs contre le numéro un mondial de l’époque. L’humour est présent, le ton est léger. Le roman prend un vrai tournant dans sa deuxième partie. Un autre passager du paquebot rencontre le narrateur et est amené à lui dévoiler son plus grand secret. Nous sommes alors plongés dans l’univers nazi des années 1940 et le récit prend toute sa force avec ces quelques lignes. L’écrivain, sous forme de long monologue, donne de la puissance à ce personnage et renverse complètement l’ambiance guillerette du roman. Le texte est fort et intense.
J’ai beaucoup aimé ma lecture et le fait qu’en moins de cent pages, Stefan Zweig arrive à me faire passer du sourire au visage sombre. J’ai apprécié sa qualité d’écriture et j’aimerais maintenant le découvrir dans un plus long ouvrage.