Je suis venue te dire… – Cynthia Kafka
Quatrième de couverture :
À 28 ans, Rose a l’âge où l’on a d’ordinaire trouvé sa voie. Or sa vie est sans charme ni éclat. Elle ne sait pas comment allumer l’étincelle qui la fera briller, mais elle connaît la cause de ce désastre : son géniteur.
Après dix ans d’absence, elle regagne sa ville natale à la rencontre de ce père tant haï pour régler ses comptes et enfin se reconstruire. Mais, surprise, elle le découvre en soins palliatifs, dans l’incapacité de répondre à ses questions, ne pouvant que l’écouter.
Entre ses croyances d’enfant et ses rancoeurs d’adulte, Rose part à la découverte de l’autre pour s’accepter. Mais comment trouver la force du pardon quand on s’est construit dans la colère ?
Mon avis :
Après avoir découvert l’écriture de Cynthia Kafka en début d’année avec son romanLa collectionneuse de ciels, elle m’a proposé une deuxième collaboration autour de son nouveau livre, Je suis venue te dire… L’occasion d’apercevoir une autre facette de l’auteure.
Dans ce dernier ouvrage, Cynthia nous dépeint le personnage de Rose, bouleversée lorsqu’elle apprend que son père n’a plus que quelques jours à vivre. Elle ne l’a pas vu depuis dix ans et elle mène une vie professionnelle et sentimentale compliquées. Bien décidée à se reprendre en main, la jeune femme part au chevet de son géniteur pour lui livrer toute sa souffrance enfouie depuis des années.
Après un feel good divertissant, Cynthia Kafka nous offre cette fois-ci un récit tendre et doux, aux sujets plus profonds. Rose, jeune trentenaire, se sent totalement démunie à l’annonce du cancer incurable de son papa. Ses vieux démons refont surface, la replongeant dans les souvenirs douloureux de son enfance.
« Pour la première fois depuis longtemps, en rassemblant à la va-vite mes affaires, je ne me pose pas de questions. Je sais où je vais et pourquoi. Ma tante avait raison. Il est temps que j’aille affronter mes vieux démons, que je parte m’affronter moi-même. Je vais aller coller le responsable du carnage de ma vie face à ses responsabilités. J’ai reçu cinq sur cinq le signe que le destin vient de m’envoyer. »
Dans son texte, l’écrivaine alterne les chapitres entre les événements actuels de Rose, et des passages de son enfance, rédigés tel un journal intime. Ce choix narratif est très réussi, nous sommes au plus près de Rose, et nous ne pouvons que partager sa rancœur. Comme l’avait fait Virginie Grimaldi avec succès dans Il est grand temps de rallumer les étoiles, Cynthia nous touche immédiatement en laissant sa protagoniste prendre la parole.
Petit à petit, les rencontres bienveillantes que Rose va faire vont l’aider à se reconstruire. L’auteure développe alors certains thème forts avec simplicité comme le pardon et le deuil. Ou encore quelques éléments clés du développement personnel avec l’écoute, la remise en question et le travail sur soi.
J’ai passé un joli moment de lecture grâce à Je suis venue te dire…. Cynthia a su me surprendre avec une trame aux antipodes de ce qu’elle avait fait dans son roman précédent. Ce fut une très belle redécouverte. Je vous recommande vivement ce livre si vous avez envie de tendresse, de bons sentiments et d’émotion.