Interview d’Olivia Zeitline pour Là où chante l’étoile

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Après le succès de son premier roman Et j’ai dansé pieds nus dans ma tête paru en 2017, Olivia Zeitline publie un deuxième ouvrage, Là où chante l’étoile. Sorti en mai dernier, on y retrouve le personnage de Charlotte, qui suit son intuition pour faire les bons choix dans sa vie.

J’ai eu la chance de rencontrer Olivia Zeitline pour en apprendre un peu plus sur le livre et sa vie d’écrivaine.

 

Moi : Comment est née l’histoire de ce deuxième roman, Là où chante l’étoile ?

Olivia : C’était à l’été 2017, j’ai fini Et j’ai dansé pieds nus dans ma tête, et au moment où j’ai mis le mot final, je me suis dit « il y a une suite ! ». J’ai réfléchi à une suite et en fait le premier élément qui m’est venu c’est qu’il y allait avoir un rêve, un rêve particulier, un rêve nocturne. Je ne savais pas trop comment mais en tout cas c’était un rêve mystérieux, et c’est finalement devenu le fil rouge de la quête du livre.

Moi : Tu reprends donc le personnage de Charlotte que l’on a suivi dans le premier roman. Tu ne te voyais pas écrire autour d’un nouveau personnage ?

Olivia : Non, ce que je trouvais intéressant c’est que dans le premier c’est la découverte de l’intuition, et une fois que tu as découvert ton intuition et que tu as commencé un petit peu à faire quelques pas, il y a toute une suite de chemins. J’avais envie d’approfondir ça. Je n’avais pas tout dit : il y a des hauts, des bas, des difficultés, des cadeaux de la vie. Je trouvais que ça mettait plus de profondeur. Je ne voulais pas que ce soit forcément une suite, si la personne le lit de manière indépendante, elle peut. Finalement le premier roman parle de l’intuition du jour, et le deuxième de l’intuition de nuit. J’ai traité les deux livres de manière différente.

Moi : Quel message as-tu souhaité transmettre au lecteur avec l’écriture de ce livre ?

Olivia : Je crois que c’est toujours le même message. Pas seulement de faire découvrir l’intuition. C’est encore plus profond. L’intuition est d’aller dans une manière de vivre, de faire confiance à ses envies profondes, c’est pas un chemin toujours facile. Le message c’est de donner envie au lecteur de toujours garder la foi, même dans les moments durs.

Moi : Tu parles aussi beaucoup de danse dans ce roman. C’est une passion personnelle ?

Olivia : Pas du tout ! (rire) J’ai monté beaucoup d’expos d’art dans le passé, avec des graphistes et des illustrateurs. J’étais assez calée dans ce domaine. Au début, je m’étais dit que le personnage de Charlotte serait illustratrice. Et en fait, elle est danseuse ! C’était une évidence, ça s’est imposé à moi. Mais je n’ai jamais fait de danse. Je trouve ça très beau, je suis allée voir quelques spectacles comme tout le monde mais je ne connais rien. Du coup, on m’a présenté un danseur étoile de l’Opéra de Paris et c’est lui qui m’a donné un super conseil, il m’a dit de regarder des vidéos et d’écrire ce que je voyais. Je me suis mise dans la peau de la danseuse et j’ai retranscrit ce que je ressentais.

Moi : Et quel rapport entretiens-tu dans ta vie personnelle avec l’intuition ?

Olivia : Je crois que j’ai toujours été assez intuitive, notamment quand j’ai arrêté le droit et que j’ai commencé à monter des expos d’art. Je cherchais les artistes à l’instinct. Et en 2013, j’ai commencé à beaucoup lire sur le sujet, à conscientiser sur ce thème de l’intuition et à chercher comment je l’appliquais dans ma vie. Je suis souvent en contact avec l’intuition, j’adore aller la questionner.

Moi : As-tu des traits de ressemblance avec le personnage de Charlotte ?

Olivia : Elle est très différente, pas du point de vue de ce qu’il lui arrive dans la vie, mais au niveau du caractère. J’ai peut-être plus d’angoisses qu’elle. Elle a une force assez impressionnante. Mais je lui ressemble dans le questionnement, dans sa quête.

Moi : Est-ce que tu penses continuer à donner vie au personnage de Charlotte ?

Olivia : Oui, je pense. Quand j’ai mis le point final de Là où chante l’étoile, je me suis à nouveau dit « il y a une suite ! ».

Moi : Tu as écrit ce livre à Los Angeles. Est-ce-que c’est ton voyage à Los Angeles qui a amené l’écriture du roman ou l’histoire du livre qui t’a fait voyager à Los Angeles ?

Olivia : Quand j’ai terminé l’écriture du premier, j’ai senti que je devais quitter Paris, laisser mon appartement, sans savoir où aller. Mon copain m’a suivi et on est devenu nomade. Nomade d’abord un peu à Paris, un peu en France. Mon copain est réalisateur donc on suivait ses tournages. Ensuite il avait très envie de partir à Los Angeles pour rencontrer des producteurs, donc je lui ai dit « je viens avec toi et je vais en profiter pour écrire mon deuxième roman« . C’était très fort ce voyage, je reconnectais vraiment à une énergie créative très forte.

Moi : Aujourd’hui tu as posté une photo sur Instagram parlant du nomadisme. Qu’est ce que ça t’apporte au quotidien ce style de vie ?

Olivia : C’est très inspirant pour l’écriture je trouve. J’ai cette sensation d’être partie pour une sorte de liberté : quand tu possèdes moins tu te sens plus libre, tu as moins de besoin. Mais j’ai surtout découvert du lien social. Par exemple, quand on était à Los Angeles, on a rencontré un compositeur. Il nous a invité à passer du temps chez lui, on dormait dans son studio de musique donc c’était très inspirant pour écrire. Le fait de partager le quotidien des gens permet de voir comment ils vivent, comment ils pensent, quelles sont leurs difficultés, etc… C’est très inspirant pour les caractères des personnages et pour les décors.

Moi : Comment es-tu venue à l’écriture ? Je rappelle que tu as fais du Droit avant d’écrire.

Olivia : Durant mes études, j’étais seule à la bibliothèque, je faisais des dissertations, j’adorais ça ! Quand je suis arrivée dans mon premier stage en cabinet d’avocat, c’était dur, je n’aimais pas du tout. Au début, j’écrivais des articles pour des copains qui avaient un site Internet. Et un jour, j’ai pris un stylo et j’ai pleuré de joie pendant 3/4 heures… C’était extraordinaire, une vraie révélation. A partir de ce moment-là, j’ai su que je voulais devenir auteure mais je ne savais pas comment. Donc j’ai monté des expos, j’ai tenu un blog pendant 7 ans, avec lequel j’ai gagné des prix. Et de fil en aiguille, je suis arrivée au roman.

Moi : Et tes projets pour le futur ? Tu as évoqué l’idée d’écrire un troisième roman avec Charlotte…

Olivia : Pour l’instant je préfère garder le mystère mais ce qui est sûr c’est que je vais continuer à écrire ! Et j’écris aussi des articles pour des magasines. J’ai écrit récemment sur le nomadisme, et j’aime bien. Et j’aimerais bien écrire des séries, des scénarios de science-fiction.

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