Ilaria ou la conquête de la désobéissance, Gabriella Zalapi : Mon avis

Le pitch ?

Lorsque son père l’embarque en voiture, à la sortie de l’école, Ilaria ne comprend pas ce qu’il se trame. Face à l’absence de sa mère, aux kilomètres engloutis sur les routes italiennes et au silence du conducteur, Ilaria devine qu’un retour à la maison n’est pas prévu.

D’hôtels en auberges, de villes en campagne, de mensonges en manipulations, la petite de huit ans subit le comportement inquiétant de son père.

Les mois défilent et l’enlèvement perdure…

Les points forts du livre

• un enlèvement énigmatique : si l’on devine l’agissement contre-nature du père d’Ilaria, les raisons de son acte nous sont inconnues. Comme l’héroïne, le lecteur s’interroge. Pourquoi ce départ précipité ? Combien de temps durera leur errance ? Ilaria reverra-t-elle un jour sa mère et sa sœur ? Ces questions portent l’intrigue. Le point de bascule n’est jamais loin.
• une écriture à hauteur d’enfant : Gabriella Zalapi place sa protagoniste en narratrice de son destin. Ainsi, l’écrivaine nous immerge dans l’esprit d’une enfant de huit ans, face à ce papa insaisissable. Ilaria le craint, espère, doute, le déteste, puis l’aime quand même. Avec justesse, l’autrice décrit ce sentiment d’ambivalence lié à l’emprise. Tout au long de ma lecture, le récit de la jeune conteuse m’ont donné envie de la réconforter et de la rassurer.
• une langue percutante : au-delà de l’histoire bouleversante, j’ai trouvé la plume de Gabriella Zalapi exceptionnelle. Le texte est vif, les phrases sont courtes et incisives. Sans fioriture, les mots choisis donnent une force saisissante au roman. Le livre est à la fois terriblement beau et angoissant.

En bref, Ilaria ou la conquête de la désobéissance signe mon plus gros coup de cœur de ce premier trimestre. Lu d’une traite, l’ouvrage de Gabriella Zalapi restera longtemps en moi.

Mots-clés : Italie, années 80, enfant, enlèvement, route, relation père-fille, divorce, mensonge

Une citation : « Je n’ose pas dire « non », je n’ose pas dire que je ne comprends pas , que je m’en fiche complètement des choses plus importantes. Je veux aller à l’école, jouer, voir mes copines, aller aux anniversaires, aux cours de gym. Je veux faire des flic-flac, des roulades, m’entraîner à la poutre et faire comme Nadia Comaneci. Je veux rentrer. Puis l’idée de quitter Papa me glace. Je ne peux pas le laisser seul. »

Quelques mots sur l’autrice : Gabriella Zalapi est une écrivaine et plasticienne née à Milan en 1972. Son premier roman, Antonia, est paru en 2019. Ilaria ou la conquête de la désobéissance est son troisième ouvrage. Il a reçu les prix Femina des Lycéens et Roman des étudiants de France Culture.

À lire aussi : par sa force et la beauté de sa langue, le roman de Gabriella Zalapi m’a rappelé Le Roitelet et Le vent léger de Jean-François Beauchemin.

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Ce roman vous tente ?

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