Grande Dorsale – Nicolas Defoe
Quatrième de couverture :
Un avocat en pleine crise de la quarantaine décide de se faire tatouer.
À l’issue d’une séance douloureuse, un tout autre dessin apparaît sur son dos, le visage d’une madone funèbre. Fière de son père, sa fille poste la photo du tatouage sur les réseaux sociaux.
Quelques mois plus tard, une inconnue la contacte. Sans aucun doute, le visage est celui de Judith, sa fille disparue en Argentine.
« Tout a commencé avec le projet. Je vais essayer d’être précis, car chaque détail a son importance. Au comptoir du salon de tatouage, se trouvait une jeune femme, aux cheveux noirs mi-longs, la tempe droite rasée et ornée d’une arabesque en forme de poisson. Elle avait une larme dessinée sous l’œil droit, des flammèches rouges et dorées dépassaient de son décolleté, partie visible d’un ensemble qui était sans doute beaucoup plus vaste. Sous le réseau noir de ses bas, on devinait d’autres figures colorées. Sur chacun de ses doigts, des lettres gothiques, bleues, dont je n’ai pas pu déterminer le sens. Dans ma tête, c’était « la jeune femme au poisson ».
Mon avis :
Mon histoire avec Grande dorsale, c’est d’abord une couverture, qui m’interpelle particulièrement. Cette calaveraqui fait écho à mon passé, à mon expérience mexicaine, et mon amour pour la culture latine. Ce livre m’appelle, alors j’y vais…
Grande dorsale est le premier roman de Nicolas Defoe, publié à La Grenade, nouveau label des éditions JC Lattès.
Comme un caprice de petit garçon et sur une lubie soudaine, Paul part se faire tatouer le dos à 40 ans passées. Pour calmer les douleurs, le tatoueur lui propose de l’endormir. A son réveil, plus aucune trace du professionnel dans la pièce, et Paul aperçoit un étrange dessin dans son dos, différent de celui demandé : une tête de mort mexicaine…
A l’image de ces crânes mexicains, Nicolas Defoe nous plonge dans un climat lugubre et angoissant. Avec une trame pour le moins originale et bien amenée, la mésaventure de ce quadragénaire nous captive dès les prémices du récit. Son tatouage, l’avocat va l’exposer sur les réseaux sociaux, pour tenter de trouver des réponses à ses incompréhensions. Paul sera alors contacté par Catherine, qui lui indique que le visage qu’il a sur la peau n’est autre que celui de sa fille disparue…
Cette intrigue, Nicolas Defoe la développe par des échanges épistolaires entre les différents protagonistes. Tour à tour, chacun prend la parole, dévoilant ses secrets et ajoutant une pierre supplémentaire à l’édifice surprenant construit par l’auteur. La narration s’envole en Argentine, dans les années sombres de la révolution du pays. Derrière l’anecdote du tatouage usurpé, se joue un thriller historique intéressant et bien ficelé.
C’est un premier ouvrage encourageant pour Nicolas Defoe, qui révèle un vrai roman noir. Une écriture marquée par un suspens, et un scénario atypique. Si l’écrivain a su attiser ma curiosité, la fin du récit, par sa brièveté, est à mon sens plus inégale.
Entre deux frissons, immiscez-vous dans la culture latine et voyagez avec Grande dorsale.