Fuir l’Eden, Olivier Dorchamps : Mon avis

Dorchamps Olivier - Éditions : Finitude
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Quatrième de couverture :

« Elle a mon âge. Ses yeux clairs ont peu dormi. Elle est jolie, perdue dans sa solitude. Elle doit porter un peu de rouge à lèvres mais c’est discret. Comme elle. Une fille invisible au rouge à lèvres discret. Elle me rappelle ma mère ; des bribes de ma mère. Sa douceur. Sa mélancolie. Sa fragilité. Comme un puzzle, si tu veux, les morceaux du bord. Avec un grand vide au milieu. »
Adam a dix-sept ans et vient de tomber amoureux, là, sur le quai de la gare de Clapham Junction, à deux pas de cet immeuble de la banlieue de Londres où la vie est devenue si sombre. Cette fille aux yeux clairs est comme une promesse, celle d’un ailleurs, d’une vie de l’autre côté de la voie ferrée, du bon côté. Mais comment apprendre à aimer quand depuis son enfance on a connu plus de coups que de caresses ? Comment choisir les mots, comment choisir les gestes ?
Mais avant tout, il faut la retrouver…

 

Cité londonienne et lutte des classes.

Vous le savez, vous êtes souvent les premiers à influencer le choix de mes lectures. Ainsi, les mots de Laurence lors d’une rencontre littéraire virtuelle m’avaient convaincue de lire Fuir l’Eden d’Olivier Dorchamps. Second roman de l’écrivain franco-britannique, le livre est paru en 2022 aux éditions Finitude, et lauréat des Prix Louis-Guilloux et des Lecteurs de la Maison du Livre.

Dans les yeux de cette adolescente qu’il voit pour la première fois sur le quai de la gare, Adam perçoit le geste suicidaire qu’elle s’apprête à faire. A l’approche du train, le garçon se jette sur la jeune femme, la sauvant de justesse. Mais la victime fuit et, dans sa course, laisse son sac à dos dans les bras de son sauveur. Quelques heures plus tard, encouragé par ses deux amis, Ben et Pav, Adam part à la recherche d’Eva, dont les pensées l’obsèdent…

Si le héros a cru lire une détresse ou une solitude dans le regard de la jeune fille, si lui connaît par cœur ces sentiments depuis le départ de sa maman, il est loin d’imaginer le quotidien d’Eva, de l’autre côté de la voie ferrée. Habitant la célèbre tour Éden en banlieue de Londres, Adam rêve de quitter l’appartement familial et les coups de son paternel.

 

 

« La vie. Tu as beau retourner les choses dans tous les sens, il y a toujours un truc à l’envers, comme quand tu tiens un livre devant un miroir. Sauf qu’un bouquin tu peux le relire si tu as du temps à tuer. Ce sera toujours un peu différent. La vie quand c’est foutu, c’est foutu. »

 

D’un ton sombre et défaitiste, Fuir l’Éden raconte les quartiers insalubres de la capitale anglaise, la vie d’une cité, la violence conjugale et parentale et l’ennui d’une jeunesse désabusée. Dans un récit à double temporalité, Olivier Dorchamps revient sur l’enfance du narrateur, triste et cruelle. Loin de l’univers lumineux attendu et sans une once d’espoir, ces paragraphes redondants m’ont ennuyée.

Narrant la trouvaille d’Adam (le sac à dos) et sa quête (Eva), l’auteur traite ici des premiers émois amoureux, de l’adolescence et de l’amitié. Le roman manque parfois de réalisme mais les protagonistes sont touchants. Si le fond ne m’a pas convaincue, la justesse de l’écriture me donne envie de découvrir Ceux que je suis, le précédent titre d’Olivier Dorchamps.

 

A lire aussi : l’auteur allemand Benedict Wells raconte lui aussi l’adolescence dans ses différents romans. Dernier titre traduit en France, Hard Land, était à l’honneur sur le blog à l’été 2022. L’article est à retrouver par ici.

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Avez-vous lu ce livre ?

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Commentaires (1)
Lefebure2024-02-13 22:10:22Répondre

Ceux que je suis, j’ai adoré

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