La fille pas sympa – Julia March
Quatrième de couverture :
Imagine: autour de toi, des personnes qui parlent dans une autre langue que la tienne depuis ta naissance, qui se comprennent et plaisantent entre elles. Tu es là, tu les regardes faire, mais sans comprendre. Parfois, tu aimerais bien entrer dans la danse, faire partie de ce joyeux brouhaha, mais une frontière invisible que tu es seule à voir vous sépare. La plupart du temps, cette distance n’est pas gênante. Tu n’as jamais eu conscience de ne pas faire partie des leurs, jusqu’au jour où on te l’a hurlé, jusqu’au jour où quelqu’un t’a démasquée et que tous les regards se sont tournés vers toi avec suspicion.
Tu ne sais pas exactement quand c’est arrivé, en revanche tu as appris la leçon: passer inaperçue, te fondre dans la masse, performer la normalité. Tout cela n’est pas négociable, c’était même devenu une question de survie.
Des années plus tard, j’ai appris à me créer ce « joyeux brouhaha », à m’inventer une danse sociale bien à moi et, mieux encore, à y entraîner par inadvertance ceux qui croisaient distraitement mon chemin.
Ce livre est dédié à tous les chelous, les ratés, les tarés, les anormaux, les excentriques, les fous, les incorrigibles, les inéducables, les pas sortables… Et à tous ceux qui, derrière leur écran de normalité, se regardent seuls dans le miroir en se demandant: « C’est quoi, mon problème? ».
Mon avis :
Lorsque les éditions Seramis m’ont proposé de m’envoyer le témoignage de Julia March, La fille pas sympa, je n’ai pas hésité une seconde avant d’accepter. Ne connaissant pas du tout l’autisme Asperger, je me suis dit que j’allais ressortir de cette lecture en ayant appris des choses et que ce livre ne pouvait que m’apporter du positif. Je ne me suis pas trompée 😉
J’ai beaucoup aimé cette lecture. J’ai été touchée par l’histoire de l’auteure, autiste Asperger, détecté à plus de 20 ans. Elle nous raconte dans son livre comment elle a « survécu » pendant toute son enfance et son adolescence, sans les codes sociaux auxquels nous sommes tous dotés pour vivre avec les gens qui nous entourent. Julia March n’a pas de déficience mentale comme on pourrait l’imaginer en lisant le mot autisme, bien au contraire. Elle ne sait tout simplement par comment se comporter en société. L’ironie, l’humour, la courtoisie ou encore l’amitié sont des éléments compliqués pour elle à comprendre et à appliquer. J’ai été sensible à cela en lisant ces lignes.
Et puis ce livre ne parle pas seulement de l’autisme, il aborde également deux autres thèmes selon moi. Les parents de Julia sont Témoins de Jéhovah et elle a été brutalisée par son père durant toute sa jeunesse. Ces deux points importants ne l’ont pas aidé à se sentir bien dans notre société et à évoluer comme les autres enfants. La religion et les aspects négatifs de cette secte (c’est comme cela que le nomme l’auteure dans le livre) sont très présents dans son témoignage. Sans parler de la violence des mots et des gestes de son père…
J’ai beaucoup apprécié la plume de Julia March. A plusieurs moments, j’avais le sentiment d’être plongée dans L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Elle cite d’ailleurs ce roman dans son ouvrage 😉
Résultat ? Je vous conseille grandement ce livre, qui m’a appris beaucoup, qui m’a ému et qui m’a fait passer un très bon moment de lecture. J’ai lu ce roman en commun avec Clarine et vous pourrez retrouver son avis ici 😊