Filibuste, Frédérique Côté : Mon avis
Quatrième de couverture :
Un dimanche, après le souper familial, trois sœurs apprennent que leur père est impliqué dans un accident. Il se retrouvera dans la rubrique des faits divers. Delphine, Flavie et Bébé encaissent la tragédie, absorbées par leurs chicanes, les petites et les grosses, pleines de ressentiment : la place que chacune occupe dans la famille, la mère qu’on blâme pour tout.
Dans Filibuste, le père joue le rôle principal, mais ce sont les femmes qui racontent l’histoire.
Un puzzle difficile à assembler.
A la fois créative et sans chichis, la couverture de Filibuste de Frédérique Côté m’a de suite tapée dans l’œil. En feuilletant le catalogue de parutions des éditions Anne Carrière, j’imaginais déjà ses couleurs girlyse fondre à merveille dans mon feed Instagram. Et j’espérais être autant émerveillée par le fond que par la forme… L’autrice canadienne publie ici son premier roman.
Alors que Delphine, Flavie et Bébé déjeunent seules avec leur mère en ce dimanche midi, le repas est interrompu par une nouvelle dramatique. Leur père, parti se balader à moto, vient de tuer deux personnes en les heurtant de plein fouet. Entre leurs disputes habituelles, les jalousies entre sœurs, les désaccords sur leur programme de télé-réalité, ces femmes ne semblent pas perturbées par la tragédie qui se joue pour le père de famille.
« J’entends des pleurs, Bébé appelle notre mère de sa chambre. Je lui chuchote d’arrêter de crier, elle va réveiller papa. Bébé a fait pipi au lit et veut avertir maman pour qu’elle change ses draps et son pyjama. J’admire sa confiance aveugle en nos parents. Jamais je ne les aurais alertés de quoi que ce soit au milieu de la nuit. »
Il est de ces livres compliqués à pitcher tant la trame principale est décousue, déstructurée. Double temporalité et narration atypique, Frédérique Côté n’aide pas le lecteur à s’y retrouver. Dès les premiers paragraphes, l’écrivaine insère un fait judiciaire, sans rapport aucun avec le récit des trois sœurs. Elle livre, par la même occasion, la définition de filibuster, dont le titre de son roman est inspiré. Terme américain caractérisant la notion d’obstruction parlementaire, le filibuster est une « technique oratoire visant à retarder l’adoption d’une loi ». « Le contexte est placé » me dis-je, nous y reviendrons sûrement plus tard dans le déroulement du scénario…
Problème : d’autres éléments hors contexte viennent s’ajouter et je m’y suis un peu perdue. Pensant pouvoir assembler le tout à la fin, j’ai constaté avec désolation que le puzzle ne s’imbriquait pas. Si la forme hybride de départ était intéressante, l’ensemble est étrange et peu compréhensible.
Étant passée à côté du message du livre, je suis curieuse de connaître votre ressenti si vous lisez Filibuste. Je garde la douceur de sa couverture en tête pour me réconforter de cet échec…
Avez-vous déjà rencontré ce genre de déception livresque ?