Clandestinement vôtre – Charles Cédric Tsimi
Quatrième de couverture :
Dans le cadre d’une demande de permis de séjour, un jeune clandestin est convoqué à un test de maîtrise du français. Piqué au vif, il répond à l’administration en adressant le livre que vous tenez entre vos mains. Un roman au style aussi éloquent que décapant, l’histoire de son arrivée en France. Dans Clandestinement vôtre, vous n’entendrez parler ni de colonisation ni de couleur de peau, mais vous goûterez à l’humour cinglant d’un jeune homme qui rêve de quitter le Cameroun pour étudier les sciences politiques en France.
Vous le suivrez dans ses aventures hexagonales, s’acharnant à survivre, à jouer de son intelligence, parfois de ses charmes, pour donner vie à son ambition : rentrer un jour au pays pour mener une révolution. G Pas de place pour les tabous avec Charles Cédric. La seule chose qui compte, c’est la vie, les souvenirs, l’instant présent, l’amour, le bonheur. La sincérité. Ce livre est une fiction inspirée de sa vie, à laquelle se sont ajoutés quelques bobards dont les écrivains ont le secret.
C’est ainsi qu’ils s’approchent de la vérité.
« Toute ma vie, je n’ai fait qu’obéir à mon instinct de survie, il m’a toujours commandé d’aller voir ailleurs. Mais où ça, bordel d’instinct ? Durant un an, j’avais chauffé les bancs dans les amphithéâtres de l’université de Yaoundé II – Soa, où je faisais mine d’étudier les sciences politiques. En ce temps-là, en dépit de tout, je nourrissais l’espoir que mon pays accordât une importance, ne serait-ce que minime, aux jeunes esprits qui tentaient de s’échauffer intellectuellement, de trouver un salut sur le terrain des Idées. Je me rendais à l’université la peur au ventre. Les bus qui assuraient le transport quotidien des étudiants entre la capitale et le site universitaire ne payaient guère de mine. En cas d’accident, l’État répondait aux abonnés absents. Pas de bouquet de fleurs. Pas de dédommagement. Pas de polémique nationale. »
Mon avis :
Cher Clandestinement vôtre,
Je vous ai lu à l’aube de 2021, grâce à mon travail avec les éditions La Grenade, qui me permet de découvrir leurs nouvelles parutions chaque mois. Votre auteur, Charles Cédric Tsimi, publie avec vous son premier roman.
Dans votre lettre de plus de deux cents pages, un clandestin Camerounais s’adresse à l’État français, suite à sa demande de permis de séjour. Sa maîtrise de la langue n’est, semble-t-il, pas suffisante pour l’obtention du sésame. Le jeune homme répond, se justifie, et revient sur son expérience en France.
Vous êtes, Clandestinement vôtre, osé et décalé. Si, on le devine, une partie du texte est autobiographique, Charles Cédric Tsimi laisse une place majeure à l’humour, la créativité et la fiction. Le personnage qu’il déploie sous vos lignes porte ses traits et des bribes de son histoire. Mais, vous êtes, avant tout un roman.
Parti du Cameroun pour étudier à Lyon, Charles Cédric souhaite s’installer définitivement en France. Obtenir un titre de séjour n’est pas chose aisée pour le jeune homme. Vous nous racontez, Clandestinement vôtre, les étapes et les péripéties de votre protagoniste pour arriver à ses fins. Mouvement politique, relations intimes, carrière d’écrivain, mensonges… Vous nous interrogez : Comment faire pour ne pas sombrer dans la précarité, et réussir à vivre sans papier ?
Derrière le ton loufoque de votre auteur, un sujet grave et toujours d’actualité est traité chez vous. Vos chapitres paraissent parfois fouillis, farfelus ou désordonnés mais la sincérité de Charles Cédric Tsimi ne triche pas.
Je vous remercie, Clandestinement vôtre, de m’avoir rappelé la chance que j’avais en vous lisant. Vos quelques défauts de rédaction n’ont entaché en rien la tendresse et la compassion ressenties envers Charles Cédric Tsimi. Votre écriture s’assimile à un cri, de colère ou de rébellion. Elle touchera son public, j’en suis sûre.
Je vous souhaite, Cher Clandestinement vôtre, tout le succès que votre auteur mérite.
MademoiselleLit