Chanson Douce – Leïla Slimani
Quatrième de couverture :
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.
A travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe et de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
Mon avis :
Ça commence très fort avec Leïla Slimani ! On est plongé dans l’histoire dès le début : « Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. » Voilà les trois premières phrases de ce chef d’œuvre. Oui, car pour moi il s’agit bien d’un chef d’œuvre !
J’avais énormément entendu parler de ce livre, surtout depuis le prix Goncourt, et je savais que je voulais le lire très rapidement. En revanche, je ne savais pas du tout si j’allais accrocher. Les critiques sont parfois subjectives lorsqu’un roman décroche un prix, et notre avis peut en être modifié.
L’histoire m’intriguait en tout cas, d’autant plus que j’avais entendu Leïla Slimani à la télévision dire que c’était tiré d’un fait divers aux Etas-Unis. Une nourrice a réellement tué les deux enfants qu’elle gardait ?! Comment cela est-il possible ? Qu’est ce qui a pu l’amener à cela ? C’est donc de cela qu’il s’agit dans ce roman. On est transporté du début à la fin, à essayer de comprendre l’incompréhensible. On entre vite dans la peau de Myriam ou de Paul, on se met à leur place, en se demandant de quelle façon on aurait réagi. L’auteure réussit à retracer tout le cheminement psychologique de la nourrisse, de son embauche au décès des enfants.
C’est un livre qui peut être très dérangeant ou angoissant pour certains puisque Louise, la nounou, peut paraître attachante par moment. Il est en tout cas très poignant et on n’en sort pas indemne. Chacun peut s’identifier, avec ou sans enfant. Ça a été pour moi un énorme coup de cœur !