Le charme noir – Yann Queffélec
Quatrième de couverture :
Marc Frocin. C’est mon nom. J’ai quarante ans. Je n’ai pas de métier, pas d’argent, pas d’amis, pas de maison, je vis aux crochets des femmes, et quand les crochets sont émoussés je m’en vais. Mes ambitions de jeunesse ont sombré. J’espérais faire une œuvre d’art, j’ai fait la guerre entre-temps, un peu de placard, un peu de prison – terminé pour l’art. J’ai trois drogues : la poésie, le pastis et la nuit. Le sexe a fini par m’ennuyer, mais il faut bien gagner son pain. J’ai tout pour plaire et tout pour déplaire…
Mon avis :
Je ne connaissais pas du tout la plume de Yann Queffélec et j’en ai entendu très peu parler donc c’est avec le plus d’objectivité possible que je démarrais ma lecture. Aucun a priori, que ce soit positif ou négatif.
Le livre est composé de trois parties : Marc, Carnets d’Algérie et Le Carpasson. Dans la première partie, le personnage principal nous raconte son enfance et son adolescence, au sein de sa famille, composée de son père, ses deux frères et sa grand-mère. J’ai été complètement conquise dès les premières lignes du roman. J’ai adoré le style de l’auteur. J’ai trouvé énormément d’humour dans ces pages et une écriture parfaite. Je suis de suite entrée dans l’histoire, en m’attachant aux personnages et en ayant très envie de savoir comment le petit Marc avait ensuite évolué.
Le souci est que je n’ai rien retrouvé de tout cela dans la deuxième partie. Marc part faire la guerre en Algérie. Le climat est différent bien sûr mais j’avais réellement l’impression d’avoir affaire à un autre auteur ou d’avoir même changé de livre ! Je n’ai pas retrouvé l’ironie et l’humour présents dans les cents premières pages. Et j’avais plus la sensation de lire un roman historique qu’autre chose. Cela m’a un peu déçue mais j’ai persévéré. J’avais éprouvé beaucoup de plaisir au début du livre, je ne voulais pas m’arrêter et j’avais envie de comprendre où l’auteur voulait nous amener.
En troisième partie, c’est un autre narrateur qui entre en jeu. Sylvia, la compagne de Marc, 20 ans après son retour d’Algérie. Et là, je n’ai plus quitté mon livre. Ces dernières pages sont bouleversantes. Le récit prend un tournant et la lecture peut même devenir difficile pour les âmes sensibles. C’est effrayant de cruauté mais tellement prenant. On comprend enfin où voulait nous embarquer Yann Queffélec et cela vaut le coup d’attendre quelques pages.
Je recommande vivement Le charme noir et j’espère de mon côté découvrir d’autres romans de cet auteur 🙂