Chaleur humaine, Serge Joncour : Mon avis
Quatrième de couverture :
Entrelaçant l’histoire du monde et une histoire de famille, il embrasse notre présent et nos fautes passées.
En quelques semaines, du début du mois de janvier 2020 à la fin du mois de mars, le quotidien d’une famille française va basculer en même temps que l’humanité. Fuyant le confinement urbain, Vanessa, Caroline et Agathe se réfugient aux Bertranges, une ferme du Lot entre les collines et la rivière, où leurs parents vivent toujours. Les trois soeurs y retrouvent Alexandre, ce frère si rassurant avec qui elles sont pourtant en froid depuis quinze ans, ainsi que des animaux qui vont resserrer les liens du clan.
Tandis que, du dérèglement climatique aux règlements de compte, des épidémies aux amours retrouvées, la nature reprend ses droits, ces hommes et ces femmes vont vivre un huis clos d’une rare intensité.
Retour au confinement.
Influencée par les lectures de mon amoureux, voilà des années que je voulais découvrir la plume de Serge Joncour. Après la parution de Nature humaine il y a trois ans, l’auteur publie Chaleur humaine chez Albin Michel. S’il s’agit d’une suite, les deux livres peuvent se lire indépendamment.
Janvier 2020. Alors que les Français s’apprêtent à vivre une autre année de labeur, entre les manifs des gilets jaunes, les questions sur la réforme des retraites ou la baisse du pouvoir d’achat, la COVID fait son entrée en scène. Bientôt, les médias ne parlent plus que de cela. Confinement en Chine, explosion des cas dans un village italien, construction d’hôpitaux temporaires en Allemagne… Au fil des semaines, la rumeur devient réalité et la France se demande à quelle sauce elle va être mangée.
Chez les Fabrier, aux Bertranges, Alexandre n’ose émettre un son lorsque Laurent Delahousse prend l’antenne au journal de France 2. Isolés dans leur ferme, ses parents n’ont que leur vieux poste de télévision pour source d’information. Loin de tout, Angèle et Jean sentent poindre le danger et la maladie arriver lorsque leurs trois filles, citadines, annoncent venir passer le confinement à la campagne.
« Ce soleil de fin janvier étrennait ses premiers feux, et il y allait franchement, il faisait presque peur à taper si fort, décrétant le printemps avec deux mois d’avance. En se retournant, Alexandre nota que Constanze ôtait son pull pour le passer autour de sa taille, elle fermait la route à l’arrière auprès des veaux étourdis. Elle venait chaque année pour l’occasion, voir le spectacle de ces jeunes bêtes qui rejoignaient le troupeau après deux mois d’abri. Comme Alexandre, elle goûtait cette folie qui prenait les animaux, même s’ils se disaient qu’un jour, au lieu de les rentrer l’hiver pour les protéger du froid, on les rentrerait l’été parce qu’il ferait trop chaud. »
Cette année 2020 fait partie de la mémoire collective. En narrant le confinement du mois de mars, Serge Joncour fait appel à nos souvenirs communs. Derrière les applaudissements de 20h, les longues queues aux supermarchés, les pénuries de pâtes, de moutarde et de papier toilette, l’auteur raconte les retrouvailles d’une famille après 15 ans de silence.
Bourru et solitaire, le héros dépeint par l’écrivain est aussi volontaire et disponible. Malgré le conflit avec ses sœurs, Alexandre les accueille sans broncher, pour faire plaisir à ses parents.
Mêlant faits d’actualité et fiction familiale, Chaleur humaine est un roman rural, dans lequel tout le monde peut s’identifier. D’une écriture plate, le récit manque de rebondissements et de surprises pour provoquer quelque émotion. J’ai terminé ma lecture perplexe, déçue mais contente d’enfin connaître l’univers de Serge Joncour. Mais je crois que je ne réitérerai pas l’expérience…
A lire aussi : aidée par MonsieurLit pour cette partie de l’article, il vous recommande Chien-loup ou Repose-toi sur moi du même auteur.
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Avez-vous déjà lu Serge Joncour ?
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