Celle qui parle, Alicia Jaraba : Mon avis

Jaraba Alicia - Éditions : Grand Angle
10 / 10
6Commentaires

Quatrième de couverture :

XVIe siècle. Malinalli est la fille d’un chef d’un clan d’Amérique centrale. Peu de temps après la mort de son père, elle est vendue à un autre clan pour travailler aux champs et satisfaire la libido de son nouveau maître.
Un jour, d’immenses navires apparaissent à l’horizon, commandés par Hernan Cortez, obsédé par la recherche d’or. Le conquistador repère Malinalli et son don pour les langues. Elle sera son interprète et un des éléments clés dans ses espoirs de conquête. Elle sera également celle qui aura le courage de dire un mot interdit aux femmes de son époque : non ! Au-delà de la légende, voici l’histoire de la Malinche, vivante, jeune, inexpérimentée, souvent dépassée par les événements, mais avant tout, humaine.

 

 

Le destin incroyable de la Malinche.

Comme dans l’art ou au cinéma, votre vie personnelle, votre caractère ou votre sensibilité influencent vos choix de lecture. Avant même d’ouvrir la bande dessinée d’Alicia Jaraba, ma curiosité pour les cultures hispaniques et latines a encouragé le coup de cœur à venir. Restait à savoir si le fond me plairait autant que la forme… Celle qui parle paraît aujourd’hui aux éditions Grand Angle.

Née sur les terres Mexicaines au début du XVIe siècle, Malinalli appartient au peuple Mexicas et est rapidement donnée aux Mayas lorsque son père décède. Revendue ensuite aux conquistadors et renommée Marina, la jeune femme va utiliser le nahuatl (le dialecte des Aztèques) pour communiquer et apprendre l’espagnol. A l’arrivée d’Hernan Cortés, son don pour les langues sera remarqué et l’amènera à devenir interprète officielle du conquérant.

Méconnue en France, celle qu’on surnomme aujourd’hui la Malinche est une figure féminine controversée en Espagne. Sa force et son caractère l’auraient encouragé à conseiller Hernan Cortés, au-delà du simple devoir de traduction. Courageuse et pleines de convictions, certains historiens laissent à penser que la jeune femme a eu un rôle de négociatrice allant jusqu’à collaborer avec l’ennemi.

 

 

Derrière ces faits historiques, Alicia Jaraba déploie une héroïne attachante et cultivée, fière de ses choix et féministe avant l’heure. L’autrice rappelle la place des femmes au sein de tels peuples remplis d’hommes. Elle décrit les violences sexuelles mais aussi la sororité entre ces jeunes esclaves. Le destin de Malinalli m’a émue et fascinée.

Outre l’objet livre de qualité imprimé par l’éditeur – l’album de plus de 200 pages est imposant et bien rigide – les traits de la dessinatrice sont d’une grande modernité et d’un détail incroyable. Interviewée pour le communiqué de presse, Alicia Jaraba avoue avoir travaillé plus de deux ans sur cette BD ! Le panel de couleurs et les tons choisis subliment les centaines de croquis du livre.

Si j’ai pu découvrir une quinzaine d’ouvrages illustrés depuis le début de l’année, Celle qui parle est sans conteste mon plus gros coup de foudre ! Inspirée de faits réels, la bande dessinée réunit tout ce que j’aime : un discours accessible, la mise en lumière d’une combattante oubliée de l’Histoire et un sublime album. A découvrir et à offrir.

 

 

Connaissiez-vous la Malinche ? Quelle autre figure de femmes m’invitez-vous à découvrir maintenant ?

Commentaires (3)
Céci2022-04-07 17:08:00Répondre

Je connais l’histoire dans les grandes lignes (merci P. Bagieu) mais c’est vrai que cette bd à l’air sympa… j’ai peur de trouver ça trop dense, mais si je la trouve en biblio je la lirai ☺️

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mademoisellelit2022-04-08 09:33:38Répondre

Elle est imposante mais elle se lit très bien. Mon copain l'a lu en une soirée l'autre jour.

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Sylvie2022-04-05 00:31:55Répondre

C’est extrêmement tentant !

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mademoisellelit2022-04-05 09:47:15Répondre

Tu me diras ce que tu en as pensé ;)

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Fanny2022-04-01 10:58:27Répondre

Acheté aujourd'hui! En haut de ma PAL

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mademoisellelit2022-04-01 13:33:55Répondre

Oh super ! Tu me diras ce que tu en as pensé ?

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