Ce qu’il reste d’horizon, Frédéric Perrot : Mon avis
Quatrième de couverture :
Il adorait ses parents. Joyeux, déjantés, imprévisibles, la vie à leurs côtés était un tourbillon de fantaisies. Jusqu’à cette nuit où ils ont couru vers la mer pour un bain de minuit, oubliant la falaise. Le chagrin causé par leur mort est immense. Désormais, son quotidien routinier lui semble dérisoire. Il décide de changer radicalement d’existence.
Abandonnant ses certitudes, il s’installe à la «Plateforme» : un treizième étage entièrement vide où il a évolué pendant son enfance. L’endroit idéal pour laisser libre cours à son imagination et se réapproprier chaque journée, chaque heure, sans tenir compte des règles sociales. Tenter de faire son deuil grâce à deux antidotes inattendus : la fantaisie et la joie.
Une révélation.
A la recherche de jolies découvertes sur le salon du livre de Limoges, j’allais à la rencontre de Frédéric Perrot sur les conseils de ma copine lectrice Sylvie. Encouragée par les critiques lues sur les réseaux, j’achetai son dernier roman, Ce qu’il reste d’horizon(éditions Mialet Barrault, 2023). Le soir-même, heureuse de l’échange sympathique avec l’écrivain, je me lançai dans la lecture de son livre.
L’optique de devenir propriétaire les a fait acheter un treizième étage entièrement vide aux enchères. Ils y vécurent des fêtes incroyables, offrant à leur fils des souvenirs d’enfance singuliers. Plus tard, après s’être jetés d’une falaise, ne reste que cette « Plateforme » immense pour assouvir le chagrin du triste héritier… qui en fait alors son refuge, en marge d’une société bien réglée.
Élevé avec fantaisie et allégresse, le narrateur ne peut imaginer autre suite logique malgré l’absence de ses parents. Rejetant les codes de la bienséance, il déserte d’abord l’enterrement, puis s’installe au treizième étage, accompagné du chien des disparus. Chaque matin, il dessine à la craie les pièces imaginaires de son nouveau logement.
« La mort, j’ai pu m’en rendre compte les jours suivants, n’embellit rien. Je ne trouvais pas d’exemple de ce qu’elle pouvait sublimer. Elle met simplement un voile noir sur tout et tout le monde, une tristesse collante et poisseuse. La mort tue, voilà tout ce qu’elle fait. »
Si Frédéric Perrot choisit d’aborder la thématique sérieuse du deuil, c’est avec poésie qu’il déploie un conte lumineux. L’auteur dresse le portrait d’un héros à contre-courant, préférant fuir la brutalité de ses obligations d’adulte. A l’aide de nouveaux amis, il se crée sa propre réalité.
Le sourire aux lèvres et les larmes au coin des yeux, j’ai aimé chaque ligne de ce roman magnifique. Le début m’a rappelé les mots d’Olivier Bourdeaut dans En attendant Bojangles mais l’univers de Frédéric Perrot est unique. Derrière la créativité de son récit, se cachent une réelle profondeur et une belle littérature. Au-delà de l’attachement né pour ce fils orphelin, j’ai ressenti une tendresse infinie pour les autres protagonistes.
Arrivée à la fin et pour la première fois dans ma vie de lectrice, j’ai dû taire mon envie de relire le livre ! Il me tarde à présent de découvrir les autres titres de Frédéric Perrot.
A lire aussi : après ma rencontre avec Eric Metzger l’an dernier sur le salon du livre de Limoges, la lecture de son roman m’offrait une aussi belle surprise littéraire. Proche de l’univers du livre de Frédéric Perrot, Les écailles de l’amer Léthé a été un de mes plus gros coups de cœur 2022…
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