Ce que Frida m’a donné – Rosa Maria Unda Souki
Quatrième de couverture :
Dans la chaleur de l’été 2019, Rosa Maria Unda Souki devrait être plongée dans les préparatifs de son exposition à venir. Recluse au Couvent des Récollets, entre vertiges du doute et farouche détermination, elle tarde à rédiger le texte destiné au catalogue, à penser l’agencement des tableaux – toujours en cours d’acheminement depuis le Brésil.
Dans l’attente, elle retrace ce qui l’a menée là. Comment elle a consacré cinq ans à la figure emblématique de Frida Kahlo en peignant sa célèbre Maison bleue, constituant une œuvre picturale d’une richesse saisissante. En quête d’elle-même, Rosa Maria renoue avec une Frida intime, comme si les clés pour se retrouver elle-même étaient aussi celles qui permettent de comprendre Frida. Rosa Maria investit les espaces, présents et passés : l’atelier où elle réside à Paris, le lieu de cette exposition en cours, mais aussi la maison de sa propre enfance à Guama, au Venezuela. Elle cherche à rendre l’écho des voix, celle de son père disparu, celle du pays dont elle s’est exilée, celle de Frida.
Frida, Friducha.
Mon admiration pour Frida Kahlo a démarré il y a plus de quinze ans, lorsque je découvrais son œuvre en cours de civilisation latino-américaine. Au fil des ans, j’ai visionné des films, reportages, lu des biographies, vu des expos, écouté des podcasts, etc. Ma passion pour son travail ne s’est jamais tarie. Au contraire. Comme beaucoup en Europe aujourd’hui, je suis fascinée par la peintre mexicaine et je rêve un jour de visiter sa Casa Azul*.
Peintre elle aussi, Rosa Maria Unda Souki a consacré cinq années de sa vie à Frida. Entre les murs de sa maison bleue, elle a humé, respiré, ressenti l’odeur et l’âme de l’artiste disparue. Après le recueil de témoignages, la lecture de documents inédits et l’étude de son œuvre complète, Rosa Maria Unda Souki s’est attelée à son art : la peinture. 50 tableaux plus tard, la voilà en direction de Paris pour exposer Angle Londres et Allende, sur la vie de Frida.
De cette expérience, la vénézuélienne en a fait un objet littéraire insolite. Dans Ce que Frida m’a donné, elle retrace, entre mots et dessins, son arrivée dans la capitale, ses craintes quant à son exposition, et remonte dans les ancres du passé. L’auteure livre un roman illustré atypique, dans lequel s’entremêlent son histoire et celle de la peintre mexicaine.
« Frida. Frida Kahlo. Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón. À moins que vous ne préfériez l’appeler Friducha, Friduchín, Señora de Rivera, Fisita, Chicua, la Niña Frida ou Frieda. Peut-être est-ce la curiosité qui vous a poussé à ouvrir ce livre, la soif inextinguible d’en savoir toujours plus sur elle. C’est la même soif qui m’a menée pendant plus de cinq ans à me replonger dans son œuvre, à éplucher les archives, les photos, les correspondances, les carnets et tous les livres qui lui ont été consacrés, en quête du moindre détail qui me l’aurait rendue plus proche. Mais c’est à travers sa maison que je l’ai retrouvée sur un mode plus intime. »
Avec émotion et humour, Rosa Maria Unda Souki se dévoile. Alors qu’elle pose ses valises pour trois mois à Paris, elle doit agencer les plans de l’exposition à venir, et surtout, rédiger les textes qui accompagneront les tableaux. L’artiste est en manque de motivation et d’inspiration, en proie au doute et à la procrastination. Dans le silence de sa résidence éphémère, Rosa Maria se rappelle sa maison d’enfance à Guama, au Venezuela, les souvenirs de ce père parti il y a peu, et le parfum du passé.
Croquis, illustrations et plans dessinés par la jeune femme accompagnent son touchant récit. Les dernières pages du livre sont consacrées à la description de ses 50 tableaux et retrace succinctement le destin tragique de Frida Kahlo. Ovni livresque, beau livre ou roman graphique, Ce que Frida m’a donné a déjà fait couler beaucoup d’encre en cette rentrée littéraire, et pour cause ! Si je n’y ai pas trouvé d’informations nouvelles sur mon idole, j’ai aimé les anecdotes choisies par l’écrivaine, et le miroir établi entre les deux artistes. Je regrette de n’avoir été à Paris en 2015 lorsqu’à eu lieu la fameuse exposition. J’aurais adoré à mon tour sentir l’âme de Frida rôder autour de nous…
Êtes-vous admiratif de l’œuvre ou du destin de Frida Kahlo ?