Blizzard, Marie Vingtras : Mon avis
Quatrième de couverture :
Le blizzard fait rage en Alaska.
Au cœur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n’aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l’enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Une course effrénée contre la mort s’engage alors, où la destinée de chacun, face aux éléments, se dévoile.
Avec ce huis clos en pleine nature, Marie Vingtras, d’une écriture incisive, s’attache à l’intimité de ses personnages et, tout en finesse, révèle les tourments de leur âme.
Entre déception et incompréhension.
A l’image des fruits et légumes, les livres sont-ils parfois hors-saison ? Après la lecture de Blizzard sous le soleil de juin, je m’interroge… Mais ma déception s’explique peut-être ailleurs. Dans les mots grandiloquents de François Busnel sur le plateau de La Grande Librairie laissant espérer un nouveau coup de cœur. Ou dans le récent bandeau rouge du Prix des Librairies obtenu par l’écrivaine et confirmant là son talent. Et si, finalement, la réponse se trouvait dans l’histoire et ses personnages ?
Un instant d’égarement et tout bascule. Bess s’est penchée sur ses chaussures et, en se relevant, le petit n’était plus là. La jeune femme, craignant de perdre la confiance de Benedict (le père de l’enfant) se lance dans la neige et le vent, à sa recherche. Mais le danger rôde au cœur de la tempête. Et il ne fait jamais bon être seule dans le froid de l’Alaska…
« Je l’ai perdu. J’ai lâché sa main pour refaire mes lacets et je l’ai perdu. […] Peu importe, j’ai lâché sa main combien de temps ? Une minute ? Peut-être deux ? Quand je me suis relevée, il n’était plus là. J’ai tendu les bras autour de moi pour essayer de le toucher, je l’ai appelé, j’ai crié autant que j’ai pu, mais seul le souffle du vent m’a répondu. »
Animée par des chapitres ultra-concis, la trame principale tarde à se déployer, laissant de marbre le lecteur impatient. Les narrateurs font leur ronde, chapitre après chapitre, page après page, empêchant un quelconque attachement. Finalement, la magie opère enfin et l’intrigue prend forme. La plume incisive de Marie Vingtras fait son effet. Le huis clos s’installe, inquiétant et prenant.
Malheureusement, le scénario proposé par l’écrivaine ne m’a pas convaincue. Si l’idée de départ m’a tenue en haleine, les faits s’enchaînent, plus gros les uns que les autres, faisant perdre toute crédibilité au récit. Au-delà du manque de surprise, les rebondissements rappellent les clichés d’un mauvais film, loin de notre réalité.
Pour toutes ces raisons, je n’ai su voir le froid, l’univers polaire et angoissant que beaucoup évoquent au sujet de Blizzard. L’écriture est brillante, je le confirme. Mais j’ai été cette fois-ci plus sensible à la forme, qu’au fond.
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Et vous, l’avez vous lu ?
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