Atteindre l’aube, Diglee : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Atteindre l’aube est une lettre d’amour à ma grand-tante Georgie. Femme fantasque, femme adorée, inspiratrice, Georgie dont la présence et la voix me manquent tant depuis qu’elle n’est plus là. C’est aussi un voyage qui m’a emmenée bien plus loin que je l’imaginais au départ, sur des rivages parfois dangereux, et m’a conduit à m’interroger sur la place des hommes, des pères et des amants dans ma vie, et sur l’amour, tout simplement. Pour écrire cette lettre fictive, j’ai déployé tout l’arsenal obscur de la mémoire, recoupé des enregistrements, dépecé mes archives, interrogé les vivants. Entre elle et moi, mais aussi entre mes arrière-arrière-grand-mères et elle, entre elles-toutes et moi, se sont mis à exister des ponts. Ont émergé des motifs récurrents, des filiations tacites héritées de notre histoire familiale. Un tableau s’est alors dessiné, au centre duquel trônait l’astre destructeur de la passion. »
Éloge féminin
Depuis sa parution en 2023, j’attendais le format poche d’Atteindre l’aube. Enfin disponible le 31 mai dernier aux éditions Points, je courais en librairie dès le lendemain et démarrais ma lecture le jour d’après ! Ce livre est le second récit de Diglee.
Dix ans après le décès de sa grand-tante Georgie, Maureen Wingrove (le vrai nom de l’autrice) ressent le besoin d’écrire sur celle qui l’a inspirée. Derrière son accent marseillais, ses rires et sa fantaisie, la sœur de sa grand-mère était mystérieuse. Pour tenter de la comprendre, Diglee interroge ses proches et remonte le fil des générations…
« Il me faut comprendre d’où tu viens : de qui tu es la fille, la petite-fille. Qui tu imites et qui tu fuis, qui t’inspire et qui t’effraie. J’éventre les archives pour parvenir à un tableau global, qui camperait ton décor. Qui m’expliquerait pourquoi tu m’obsèdes tant, pourquoi toutes mes branches semblent partir d’un seul et même tronc, mon admiration pour toi. »
Récit de l’intime, Atteindre l’aube est un texte court, extrêmement pudique, sur un être cher disparu. Avec émotion, l’écrivaine se rappelle les premiers jours qui ont suivi la mort de Georgie et l’abandon ressenti. Elle dit l’absence, le manque et les souvenirs du passé.
D’une plume poétique, le livre décrit aussi l’attachement viscéral d’une petite-nièce à son aïeule. Les deux femmes se ressemblent. Diglee égrène les points communs avec l’originale Georgie. Elle lui clame son amour, sa reconnaissance et son admiration. En plus de l’hommage, la narratrice évoque la lignée de femmes qui ont mené à sa grand-tante.
Une magnifique lettre personnelle, dans laquelle les failles, les valeurs et les combats de l’autrice se dessinent. Un éloge tendre et empreint d’humanité.
A lire aussi : J’ai découvert la plume de Diglee avec la lecture de Ressac il y un an. Dans ce récit inspirant, la jeune femme raconte la retraite effectuée dans un couvent en Bretagne. Ma chronique est à relire par ici.
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Avez-vous déjà lu Diglee ?
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