Anne de Green Gables, Lucy Maud Montgomery : Mon avis
Quatrième de couverture :
Magnifiquement écrit, construit autour d’une héroïne parfaitement imparfaite, féministe involontaire et romantique impénitente, ce roman empreint de poésie et d’humour est bien plus que la vie d’une orpheline qui va bousculer le calme de son nouveau foyer. C’est un autre monde, fait d’une nature enchanteresse et d’idées saugrenues qui se déploie à travers les yeux de l’incroyable Anne. Littérature solaire et intemporelle, ce roman unique est une parenthèse magique, un souffle chargé d’énergie, un élan à vivre pleinement nos amitiés et nos passions.
Au pays d’Avonlea.
Acheté initialement pour la beauté de sa couverture et le travail éditorial effectué sur cette nouvelle traduction, je craignais de ne pas accrocher à ce roman jeunesse, trop éloigné de mes habitudes de lecture. C’était sans compter sur la magie d’Anne de Green Gables. Son auteure, Lucy Maud Montgomery a été publiée en 1908.
C’est en voulant accueillir un jeune garçon pour aider dans les champs et suite à une erreur administrative, que Marilla et Matthew se retrouvent avec la petite Anne Shirley. Le frère et la sœur hésitent à garder la fillette, curieuse, très bavarde et un poil agaçante. Mais de conversations en bêtises, Marilla et Matthew s’attachent. Ils sont finalement heureux du chamboulement provoqué par l’arrivée d’Anne dans leur paisible vie.
« Marilla s’était précipitée à la rencontre de Matthew lorsqu’il avait ouvert la porte. Mais quand ses yeux étaient tombés sur l’étrange petite silhouette dans son horrible robe trop serrée, avec ses longues tresses rousses et son regard avide et brillant, elle s’était arrêtée net de surprise. « Mais enfin Matthew, qui est cette personne ?! s’écria-t-elle. Où est le garçon ? – Il n’y avait pas de garçon, dit Matthew, embarrassé. Il n’y avait qu’elle. »
En démarrant ma lecture, ce n’était pas gagné ! L’héroïne parle, parle, et parle encore. Après une enfance solitaire et malheureuse, Anne questionne sans cesse son interlocuteur et s’émerveille pour un rien. Lucy Maud Montgomery en fait une jeune fille énervante et fatigante, peu attendrissante au début. Rousse, maigre et mal fagotée, l’orpheline dénote dans le village d’Avonlea, où le voisinage adore cancaner.
A l’image de sa relation avec Marilla, Anne se laisse apprivoiser par le lecteur, se dévoilant jour après jour. On découvre une protagoniste rêveuse, romanesque, fan de livres et de poésie et à l’esprit très imaginatif. Derrière de nombreuses maladresses enfantines qui font sourire, elle développe une personnalité étonnante. Les mots de l’écrivaine la rendent petit à petit plus aimante. En grandissant, Lucy Maud Montgomery dresse le portrait d’une adolescente intelligente, féministe et avant-gardiste, qui ne jure que par les robes à manches bouffantes et se passionne pour les gens romantiques.
Premier tome d’une saga en neuf volumes, Anne de Green Gables ouvre les portes d’un monde nouveau, destiné aux jeunes et aux moins jeunes, où la différence est une richesse. Un livre doux, tendre et drôle, parfait pour l’automne.