A Emilia, Julien Levy : Mon avis
Quatrième de couverture :
Mai 2021. Marc-Antoine vient de publier un livre aux frontières de la science et de la spiritualité. À cette occasion, il reçoit chez lui Apolline, podcasteuse. Alors qu’il pensait promouvoir son ouvrage, Marc-Antoine est rapidement mené sur le terrain de la confession. Il se replonge alors dans une époque trouble, entre apnée et enfer de la drogue.
Avril 1991. À Marseille, il noie son existence dans la drogue après avoir vécu un drame familial. Au lendemain d’un voyage sous LSD, il rencontre la surprenante Emilia, une libraire yogi plus âgée que lui, empreinte d’une rayonnante sagesse. Tout en lui racontant son chemin de vie, Emilia l’aide à décrypter son bad trip. Les enseignements spirituels et la philosophie de vie qu’elle lui confie font basculer son existence du côté lumineux.
Un bain de spiritualité.
Thérapeute, journaliste, spécialiste du yoga et auteur de divers textes sur sa pratique, Julien Levy se lance dans une nouvelle aventure en publiant son premier roman. A Emilia est paru le 9 mars dernier aux éditions Jouvence.
Interrogé par la podcasteuse à succès, Apolline, au sujet de la sortie de son livre, Marc-Antoine se remémore les souvenirs du passé, pour répondre aux questions de la jeune femme. Qui est Emilia, à qui l’écrivain dédie son ouvrage ? Qu’a-t-elle enclenché en lui, l’adolescent meurtri qu’il était dans les années 90 à Marseille ? Un parcours atypique qui pourrait bien inspirer Apolline et ses auditeurs…
Julien Levy déploie un roman à double temporalité, tantôt en 1991 durant la jeunesse mouvementée de notre héros, tantôt en 2021, lors de sa rétrospective au micro de l’intervieweuse. Au côté de son grand-frère et ses amis, Marc-Antoine recherche l’adrénaline et l’évasion. Pour cela, il s’entraîne à plonger dans les eaux froides de la cité phocéenne. Et lorsque l’accident arrive, Marcan, comme le surnomme la bande, s’offre un autre voyage, amené par la drogue et le LSD. Emilia, bouquiniste et fan de yoga, sauvera le garçon par la discussion et la spiritualité.
« Marc-Antoine balança le journal sur la table basse délabrée, recouverte du chantier de la journée : quelques bouteilles de bière entamées, de courts filaments verts éparpillés, un carnet noir de feuilles à rouler OCB « slim longue » et des cadavres de joints dans un cendrier de fortune. […] Au loin, dans le poste radio-cassette-CD portable aux basses puissantes, U2 jouait « Bad », un titre incroyable de l’album The Unforgettable Fire. Bono hurlait « I’m wide awake / I’m not sleeping / Oh no, no, no ». Marc-Antoine non plus ne dormait pas. Il ne planait plus non plus. »
J’ai été touchée par les fêlures de Marc-Antoine, sa fragilité et la belle rencontre qu’il fait avec la libraire. J’ai aimé retrouver le monde de l’apnée, déjà tant apprécié dans Le Grand Bleu de Luc Besson. Et derrière ce milieu méconnu, Julien Levy évoque un autre type de plongée : les drogues dures que prennent les adolescents pour s’amuser.
A Emilia, c’est aussi la transmission de la passion de l’auteur pour le yoga, beaucoup de musiques et des références littéraires disséminées ici ou là. Si Julien Levy maîtrise son sujet, j’ai été moins sensible à ces passages du livre.
Avec ce premier roman, l’auteur nous propose un bain de spiritualité, dans lequel la quête de sens prend toute sa place. Adeptes des histoires de rencontre, de renaissance et des pratiques contemplatives, ce livre est pour vous.
Un autre ouvrage spirituel à me recommander ?
