Le vent reprend ses tours – Sylvie Germain
Note : 7/10
Quatrième de couverture :
C’est un avis de recherche collé sous un abribus qui va bouleverser la vie de Nathan. Gavril, le vieil homme disparu, a sauvé son enfance de l’ennui et de la solitude auprès d’une mère taciturne en l’entraînant dans les rues de Paris et en l’enchantant de poésie et de fantaisie. Trente ans plus tard, Nathan mène une vie fade et morose que ce soudain rappel à l’enfance et aux silences maternels fait éclater. Lui qui n’a jamais voyagé se rend en Roumanie dont il ignorait que Gavril y avait vécu les drames de la guerre puis les grandes purges de l’après-guerre. Ce voyage vers l’ami saltimbanque rescapé de terribles épreuves mais qui avait su garder une magnifique ardeur à vivre, va l’ouvrir à une pleine liberté.
Mon avis :
J’ai entrevu Sylvie Germain en dédicace lors du salon du livre de Chartres le mois dernier. Accompagnée de ma collègue blogueuse Marion, fan de l’autrice depuis longtemps, elle m’a rapidement convaincu de découvrir l’un de ses livres. En rentrant, je me suis aperçue que son dernier roman, Le vent reprend ses tours, trônait fièrement dans ma pile à lire. Il ne me restait plus qu’à m’y mettre…
Nathan croyait son vieil ami Roumain Gavril mort depuis plus de vingt ans. Il apprend grâce à une affichette sous un abribus, que Gavril, maintenant octogénaire, était toujours vivant mais qu’il a disparu depuis deux ans. Les recherches qu’il va effectuer pour le retrouver vont le replonger en enfance. Ce vieil ami plein d’histoires lui a appris la vie, lorsque sa mère, elle, regrettait de le lui avoir donné…
« Ce qu’il regarde, légèrement penché en avant, c’est un rectangle de papier collé juste à côté de la paroi de verre. Il s’agit d’une feuille illustrée de sept photographies de formats assez réduits, toutes de mauvaise qualité ; un collage de portraits photocopiés, déjà passablement fanés, intitulé « Disparus ». »
Sylvie Germain, spécialiste dans l’écriture des rapports humains à ce que l’on en dit, dépeint dans ce dernier ouvrage, les histoires entrecroisées de Nathan, de Gravil, son vieil ami disparu, et de Elda, sa maman.
L’histoire peine un peu à se lancer au début du récit. La romancière a une très jolie plume mais parfois un peu trop abstraite pour le lecteur. Les faits sont longs à arriver, on peut aisément perdre pieds. Heureusement, après une cinquantaine de pages, le fond prend forme petit à petit (si j’ose dire), les choses se placent, les personnages prennent vie, et l’intrigue démarre.
Sur fond de seconde guerre mondiale, de république populaire en Roumanie, d’années 70 en France, l’écrivaine nous offre un roman d’aujourd’hui et d’hier. Les chapitres jonglent entre le passé et le présent de Nathan. Le texte est particulièrement riche et intéressant dans la deuxième partie du livre, où il prend un tournant historique. On devine à sa lecture que l’autrice a fait preuve d’un énorme travail de recherches.
Après un scénario attrayant, les dernières pages m’ont laissé sur ma faim. Alors que je rédige ces quelques lignes une semaine après avoir achevé ma lecture, je prends conscience qu’il ne me reste en mémoire que peu de détails. Je le regrette et hésiterai à l’avenir à me replonger dans un livre de Sylvie Germain.