Rentrée littéraire d’hiver 2025 : 10 livres à lire
7Commentaires
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Elle fait couler moins d’encre que sa grande sœur de septembre, et pourtant ! Avec un total de 507 romans à paraître, la rentrée d’hiver est le second phénomène littéraire de l’année.
Après des semaines de lectures consciencieuses, voici ma sélection personnelle.
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De son sang, Capucine Delattre
Résumé : Sabine n’aime pas son fils. Elle a essayé de toutes ses forces et lui souhaite tout le bonheur du monde, mais elle préfèrerait qu’il ne fasse pas partie de sa vie. Deux week-ends par mois, elle subit sa présence silencieuse et échoue à être mère. Elle n’en est ni fière ni heureuse, c’est comme ça, et elle aimerait pouvoir en parler sans être jugée, prise en pitié, ou niée. Pourtant Sabine n’est pas cassée. Lorsqu’elle rencontre le fils d’une collègue, elle se découvre capable de cet amour illimité et inconditionnel presque miraculeux. Elle se découvre courageuse, presque heureuse – une version d’elle-même dont elle ne rêvait plus. Elle se découvre monstrueuse.
Éditeur : La Ville brûle
Genre : littérature française
Pourquoi ce livre ? Capucine Delattre déploie un roman plein d’audace et de courage, sur la question de la parentalité et du non-désir d’enfant.
Tout le monde aime Clara, David Foenkinos
Résumé : Clara voit au-delà des apparences. Ceux qui la connaissent la redoutent autant qu’ils l’admirent. Car elle ne prédit pas seulement l’avenir, elle l’éveille.
Éditeur : Gallimard
Genre : littérature française
Pourquoi ce livre ? Après deux, trois titres décevants, David Foenkinos revient en puissance avec un roman au ton grave, rappelant Vers la beauté ou Deux sœurs.
Lettres d’amour de Kamakura, Ito Ogawa
Résumé : Dans sa petite papeterie de Kamakura, Hatoko accueille toujours les clients avec une tasse de thé hojicha choisie pour eux. Aujourd’hui, son âme d’écrivain public, restée plusieurs années en sommeil, se réveille. Avec enthousiasme, elle reprend le pinceau pour répondre aux demandes de ceux qui viennent la voir. Hatoko écoute chacun avec douceur, choisit avec attention l’encre, le papier, le pinceau et la calligraphie, car elle excelle dans l’art difficile d’écrire pour les autres. Elle rédige une lettre d’adieu d’une mère à sa fille, goûte aux daifuku d’un Yakuza Intello, calligraphie des lettres de de´sir ou d’espoir. Sa famille s’est agrandie et ses journe´es sont parfois tumultueuses, mais elle n’hésite pas à braver une tempête de neige pour remettre une lettre et à prendre la mer sur les traces d’un amour ardent et interdit.
C’est un bonheur de retrouver Kamakura, les promenades dans les temples ou sous les camélias en fleur, avec la bienveillance contagieuse de Hatoko et sa confiance dans le pouvoir des mots pour faire éclore en nous la grâce de vivre.
Éditeur : Philippe Picquier
Genre : littérature japonaise
Pourquoi ce livre ? Malgré un troisième volume, Ito Ogawa se renouvèle. Elle signe un roman délicat sur les liens familiaux, l’amour, la transmission et la culture nippone.
Époque, Laura Poggioli
Résumé : Dans un service d’addictologie, Lara accompagne l’équipe qui soigne des adolescents drogués aux écrans. Il y a Julien, un collégien déscolarisé depuis trois ans, Lou, neuf ans, qui passe ses nuits sur son portable, ou Stefania, tétanisée à l’idée de sortir de chez elle.
Les failles de ces enfants sont pour Lara le miroir de ses propres addictions. Celles dont elle peut parler en riant, celles qui lui pèsent et qu’elle essaie régulièrement d’abandonner, celles plus honteuses qu’elle tait. Au fil des consultations, ses souvenirs refont surface.
Cinq ans plus tôt, Lara a eu une liaison avec son médecin. Pendant quelques semaines, elle s’est laissé prendre au piège, dans une frénésie de messages et de photos intimes. Jusqu’à perdre le contrôle.
Éditeur : L’Iconoclaste
Genre : littérature française
Pourquoi ce livre ? Laura Poggioli livre un récit ultra-moderne et efficace, qui sensibilise aux dérives des jeux vidéos, écrans et réseaux sociaux.
Nage libre, Jessica Anthony
Résumé : 1957. Les Russes viennent de lancer leur Spoutnik dans l’espace, au grand dam des Américains. Mais ce n’est pas le seul sujet d’inquiétude au pays de l’oncle Sam. Femme au foyer, Kathleen Beckett fait soudain preuve d’un étrange comportement. Après avoir décidé d’aller se baigner dans la piscine de sa résidence, une piscine où personne ne va jamais, elle se met en tête d’y rester jusqu’à nouvel ordre. Son mari a beau insister – on est en novembre… – rien n’y fait, Kathleen s’obstine à ne pas réintégrer le quotidien du couple.
À partir d’une situation insolite – une femme refuse de sortir de sa piscine – Jessica Anthony tisse un portrait doux-amer de la middle-class américaine des années 1950 et nous fait voyager dans deux psychés peinant à trouver l’harmonie : celle d’une femme ayant renoncé à ses rêves et celle d’un homme ne sachant plus où il en est. Elle nous offre ainsi une radiographie d’une précision rare des rapports conjugaux jusque dans leurs plus intimes secrets.
Éditeur : Le Cherche Midi
Genre : littérature américaine
Pourquoi ce livre ? Jessica Anthony offre un roman addictif sur les tromperies et les rêves inassouvis. Un texte court et dense, qui rappelle que tout peut vite basculer.
Je me regarderai dans les yeux, Rim Battal
Résumé : À dix-sept ans, à l’âge des romans à l’eau de rose, des serments d’amitié et des poèmes de Rimbaud, une jeune fille fume une cigarette à la fenêtre de sa chambre. Cette transgression déclenche la violente fureur de sa mère – puis, comme un envol effaré, la fugue de la narratrice. Un ultimatum lui est alors posé : elle devra produire un certificat de virginité. L’examen gynécologique forcé sera sa « première fois ». Comment sortir de l’enfance quand tous les adultes nous trahissent ? Comment aimer quand ceux qui nous aiment nous détruisent ? Porté par une écriture puissante qui n’oublie ni l’ardeur ni la drôlerie, le récit de Rim Battal dit les premières fois, le désir, la générosité et la force qui président à la naissance d’une femme et d’une écrivaine.
Éditeur : Bayard
Genre : littérature française
Pourquoi ce livre ? Connue pour sa poésie, Rym Battal livre un premier roman percutant sur la condition des femmes au Maroc. Un récit d’autant plus fort qu’il est, on l’imagine, inspiré de sa propre expérience.
L’âge fragile, Donatella Di Pietrantonio
Résumé : Lucia n’a jamais quitté son village des Abruzzes. Pourtant, trente ans plus tôt, elle y a été témoin d’un crime terrible. Aujourd’hui, sa fille Amanda, partie étudier à Milan, est de retour auprès d’elle. Mais la jeune femme ne quitte pas sa chambre et s’enferme dans un silence inquiétant. Impuissante face à la détresse d’Amanda, Lucia est soudain confrontée à ses souvenirs douloureux : le drame qu’elle a tout fait pour oublier resurgit…
Éditeur : Albin Michel
Genre : littérature italienne
Pourquoi ce livre ? Donatella Di Pietrantonio signe un joli roman sur les relations mère-fille, les traumatismes de l’adolescence, et les violences sexuelles.
Suzanne Valadon sans concession, Flore Mongin & Coline Naujalis
Résumé : Exposée dans le monde entier et révérée comme une authentique pionnière, encore méconnue en France : voici Suzanne Valadon, artiste peintre célébrée de son vivant et que l’histoire de l’art a trop longtemps éclipsée. Rien ne prédisposait la Valadon à une vie d’artiste. Née de père inconnu, la petite Marie-Clémentine trace ses premiers dessins au charbon sur les trottoirs de Montmartre, dans les ruines fumantes de la Commune. Jeune fille, elle se fait appeler Maria et devient modèle pour les grands noms de son temps – Toulouse-Lautrec et Renoir la peignent, Erik Satie en tombe fou amoureux. Mais Maria n’a pas vocation à demeurer une muse : durant ses heures de pose, elle observe ceux qui la peignent et perfectionne sa technique sur son temps libre. Pour elle, peindre n’est pas qu’une affaire de passion, c’est une question de survie quand, dans le Paris de la Belle Époque, les femmes de son rang meurent à la tâche…
Éditeur : Seghers
Genre : beau livre
Pourquoi ce livre ? Compagnon idéal de l’exposition Suzanne Valandon en cours au musée Pompidou, cette biographie illustrée de la peintre est complète, vive et inspirante.
L’odeur des clémentines grillées, Do-Woo Lee
Résumé : Haewon quitte son emploi de professeur de dessin à Séoul et retourne au village de Bookhyun où elle a vécu lorsqu’elle était adolescente. Elle retrouve son ancien camarade de classe, Eun-seop, qui gère la petite librairie Goodnight. Rapidement, elle fait la connaissance des membres hétéroclites qui composent le club de lecture. Au Ql des livres qu’ils partagent et d’un journal pas si intime, le quotidien de la librairie va se confronter à des secrets ensevelis et des sentiments qui ne tardent pas à refaire surface.
Éditeur : Points
Genre : littérature coréenne
Pourquoi ce livre ? Parce que les livres de poche aussi ont leur rentrée, cette parution au petit format est l’occasion de découvrir L’odeur des clémentines grillées. A travers l’histoire d’amour des deux héros principaux, Do-Woo Lee offre une véritable plongée enneigée au cœur d’une librairie coréenne.
Ma maison en fleurs, Pauline Bilisari
Résumé :Ma maison en fleurs, c’est l’intimité et la difficulté d’être au monde parfois. C’est l’idée que l’on reste sa propre maison, même dans l’incendie. Pauline Bilisari parle du rapport à soi, au corps et à tout ce que l’on est. Elle écrit la souffrance de vivre et la force que l’on porte en soi, même lorsqu’on l’oublie. Elle conte la puissance avec laquelle on peut se haïr, mais surtout la façon dont on peut apprendre à se connaître, à s’accepter et peut-être même finir par s’aimer, un jour.
Éditeur : J’ai Lu
Genre : poésie
Pourquoi ce livre ? Comme pour l’ouvrage précédent, cette sortie poche rend la poésie plus accessible (en termes de coût). Par la simplicité de ces textes, ce recueil l’est tout autant sur le plan littéraire. Les mots de Pauline Bilisari peuvent être une magnifique porte d’entrée vers ce genre méconnu.
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Quel livre de la rentrée littéraire d’hiver vous a marqué ?
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