L’âge fragile, Donatella Di Pietrantonio : Mon avis

Di Pietrantonio Donatella - Éditions : Albin Michel
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Le pitch ?

Un an après avoir entamé ses études à Milan, Amanda est de retour chez sa mère, pour vivre le confinement au village. Très vite, Lucia s’inquiète du comportement de sa fille. La jeune femme reste enfermée dans sa chambre à dormir de longues heures, et refuse de s’alimenter. Il est impossible pour Lucia de poser des questions, Amanda rejette toute communication.

Ce silence ravive de vieux souvenirs pour la mère de famille. Ceux d’un drame vécu dans la vallée trente ans plus tôt…

 

 

 

Une lecture en demi-teinte

  • un début prometteur : inquiète de découvrir le comportement énigmatique et inhabituel de sa fille, la narratrice perd ses repères de mère. Démunie, Lucia s’interroge. Elle cherche de l’aide via sa voisine, son ex-mari ou son vieux père. Donatella Di Pietrantonio décrit une héroïne fragile, à nue, résolument attachante. Qu’a pu vivre Amanda à Milan pour être à ce point mutique ? Pourquoi ce mal-être ? L’intrigue, touchante et bien ficelée, m’a immédiatement embarquée.
  • une seconde partie étonnante : après une petite centaine de pages, le texte prend des allures de roman noir. Personnage à part entière, le village de Lucia a été le théâtre d’une sordide affaire criminelle lorsqu’elle était jeune fille. De la traque au procès, Lucia se souvient. J’ai été déroutée de voir le chemin emprunté par l’autrice à ce moment du récit. J’y ai un peu moins adhéré.
  • un retour aux sources rassurant : comme les pièces d’un puzzle, les morceaux s’imbriquent dans le dernier tiers du livre. L’histoire de Lucia vient rejoindre celle de sa fille Amanda. J’ai trouvé le parallèle pertinent, et la conclusion de l’écrivaine très belle. L’âge fragile est porté par une plume sensible, et une traduction réussie.

 

En bref, Donatella Di Pietrantonio signe un beau roman sur les relations mère-fille, ici endommagé par différents traumatismes. Un hommage à l’humain et à la nature. Connaissant le phénomène du livre en Italie, j’espérais un coup de cœur qui n’est jamais arrivé…

 

 

Mots-clés : Italie, confinement, montagne, village, relation mère-fille, agressions, meurtre

Traduction : Laura Brignon

Une citation : « Amanda est partie depuis une semaine et je ne m’habitue pas à son absence. Hier, j’ai acheté du lait de riz pour elle qui ne le boira pas. Nous nous sommes quittées en nous disputant, elle avait déjà son sac sur le dos et nous n’en finissions pas de nous dire nos quatre vérités. Elle m’a prévenue au dernier moment, comme d’habitude. Ou plutôt, c’est moi qui lui ai demandé si elle avait l’intention de reprendre la fac, maintenant qu’on était en septembre. Non, elle s’en allait. C’est ainsi que je l’ai appris. »

Quelques mots sur l’autrice : Donatella Di Pietrantonio est une écrivaine italienne, née en 1962. Elle publie son premier ouvrage, Mia madre è un fiume, en 2011 (non traduit en français). L’âge fragile est son cinquième roman. Il a reçu les prix Strega et Strega Giovani, équivalents des Goncourt et Goncourt des lycéens en France.

À lire aussi : en littérature contemporaine italienne, La vie qui reste de Roberta Recchia explore des thématiques similaires à celle de Donatella Di Pietrantonio dans son roman. Ce fut une de mes plus belles surprises de la rentrée passée. Je vous recommande sa lecture.

 

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Ce roman vous tente ?

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