Nage libre, Jessica Anthony : Mon avis

Anthony Jessica - Éditions : Le Cherche Midi
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Le pitch ?

Comme tous les dimanches, la famille Beckett s’apprête à se rendre à la messe. Au moment de partir, Kathleen déclare qu’elle n’ira pas à l’église et invite son mari à y aller seul avec les enfants. Virgil acquiesce.

À leur retour, il est surpris de voir son épouse nager dans la piscine de la résidence. Il fait chaud, certes, mais nous sommes en novembre. L’attitude de Kathleen est étrange. Elle refuse de sortir de l’eau, pour affronter ses responsabilités maternelles.

Plus les heures passent, moins la jeune femme ne semble décider à rejoindre l’appartement familial…

 

Les points forts du livre

  • un climat oppressant : la température est anormalement élevée en ce dimanche de novembre 1957 sur la côte Est des États-Unis. Au réveil, Kathleen semble étouffer entre les murs de son petit appartement. Jessica Anthony décrit la moiteur de l’air, l’humidité ambiante, créant rapidement un univers inquiétant. À cela s’ajoutent le silence et l’isolement soudain de l’héroïne, plongée dans sa piscine. J’ai été happée dès les premières lignes, pressentant le calme avant la tempête.
  • une narration intrigante : au milieu de cette journée énigmatique, l’écrivaine s’emploie à l’exercice du flashback, nous livrant les secrets du passé du couple. Au fil de la lecture et derrière un duo heureux et amoureux, transparaissent des failles et des mensonges. Les apparences sont parfois trompeuses. Attachée à l’un et à l’autre, j’ai compris que j’avais été à mon tour manipulée…
  • les reflets d’une société post guerre mondiale : à travers l’histoire de ses protagonistes, l’autrice brosse le portrait de son pays dans les années 50. Le jazz de Charlie Parker, l’envoi de la chienne Laïka dans l’espace, les dimanches au golf… Les références de Jessica Anthony sont très immersives. Nage libre ferait une excellente adaptation au cinéma.

 

 

 

En bref, un roman difficile à lâcher sur les tromperies et les rêves inassouvis. Un texte court (139 pages) et dense, qui rappelle que tout peut très vite basculer. J’ai beaucoup aimé !

 

Mots-clés : États-Unis, couple, place de la femme, piscine, golf, tennis, mensonge, adultère, années 50, Spoutnik

Traduction : Claro

Une citation : « Elle allait lâcher le morceau, et quand il aurait fini de lui dire la vérité sur l’homme qu’il voulait être, mais n’était pas, elle pourrait lui dire la vérité sur la femme qu’elle était. Voulait être. Kathleen était prête à tout lui dire. »

Quelques mots sur l’autrice : Jessica Anthony est une écrivaine américaine. Son premier roman Le convalescent est paru au Cherche Midi en 2016. Nage libre est son quatrième ouvrage.

 

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Ce roman vous tente ?

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