Tout ce qui manque, Florent Oiseau : Mon avis
Quatrième de couverture :
« Le projet m’apparaissait évident, j’utiliserais le village pour tisser un décor, raconter une histoire en apparence inoffensive mais avec, cette fois, un but bien précis : dire entre les lignes tout ce que j’avais cru malin de taire.
Ana, tu n’es pas juste une infirmière ; Ana, tu n’es pas une colocataire ; Ana, tu n’es pas une habitude, t’aimer est ma première certitude, l’avoir mal fait est la deuxième, vouloir écrire un livre pour inverser le cours de notre histoire est la dernière« . Roman de la rupture amoureuse, cahier du pays natal. Tout ce qui manque fait le point sur tout ce qui compte. A la manière d’un John Fante d’Intercités, Florent Oiseau ajoute à sa plume une pointe de mélancolie dont le sarcasme flegmatique émeut autant qu’il réjouit.
Tout ce qu’il faut.
Le grand bal de la rentrée littéraire a ouvert ses portes cette semaine, avec plus de 460 titres à paraître. Un cru moins important que les années précédentes, mais d’une certaine qualité, à l’image – entre autres – du nouveau roman de Florent Oiseau. Tout ce qui manque est en librairie depuis le 17 août. Je l’ai découvert en avant-première grâce aux éditions Allary.
Quitté par sa copine, le narrateur pose ses valises dans une petite ville de Dordogne, où se trouve la maison de ses parents décédés. Auteur de profession, le héros se lance dans l’écriture d’un roman, qui lui permettra, il l’espère, de récupérer sa compagne.
Alors qu’il débarque en terre inconnue, différents meurtres mystérieux de chiens amènent l’écrivain à rencontrer ses nouveaux voisins. Les échanges avec le maire du village, un duo de flics improbable et une sexagénaire adepte de LSD seront source d’inspiration pour le romancier…
« Je n’en veux à personne. Je suis le principal responsable de mon anonymat critique et médiatique. Au-delà de la qualité discutable de mon travail, j’ai préféré considérer que les histoires sans saveur étaient les plus importantes. »
S’il est question de séparation et d’histoire d’amour qui prend fin, Florent Oiseau démarre son roman avec humour. La plume frétillante, le ton badin, l’auteur déploie un héros déchu, en mal de reconstruction, alternant nostalgie, déni, remords et envie de reconquête. Touchant et tendre, ce quadragénaire paumé est parfois aussi un peu barré.
Non sans rappeler une certaine mélancolie lue dans Les écailles de l’amer Léthée d’Eric Metzger, Tout ce qui manque oscille entre anecdotes farfelues, véritables moments de poésie et scènes plus tristes.
Loin du conte mielleux ou romantique, le livre de Florent Oiseau explore l’humain avec finesse. Derrière la satire se devine un grain de malice, délicieux et ingénieux.
A lire aussi : il y a trois ans, je découvrais l’univers de Florent Oiseau avec son roman drôle et émouvant, Les Magnolias. Je vous en parlais par ici.
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