Cynthia, Stéphanie des Horts : Mon avis
Quatrième de couverture :
Son nom est Betty Pack, sachez qu’il n’y a rien de fictif en ce qui la concerne. Américaine, elle est recrutée par les Services secrets anglais au crépuscule des années folles. Cynthia, son nom de code, c’est William Stephenson, dit l’intrépide, qui l’a trouvé. Il est le plus grand des espions, un as de la dissimulation. Entre 1936 et 1938, Betty traverse l’Espagne à feu et à sang, révolutionne le Chili, apprend d’un officier polonais les arcanes de la machine Enigma. Churchill s’en mêle et les États-Unis entrent dans le conflit. Les relations sexuelles sont fortement conseillées pour déchiffrer les mystères, ça tombe bien, Betty couche à l’international, en plus de tomber follement amoureuse de ses cibles. Ce n’est pas ce que souhaitait sa chère maman, qui la rêvait débutante au grand bal de Washington…
Elle sera Betty, Cynthia : l’espionne qui a changé le cours de la seconde guerre mondiale.
Luxe, calme et volupté.
Animée par les femmes de l’ombre, les scandales ou la soif de pouvoir, Stéphanie des Horts fait l’actualité avec un nouvel ouvrage, Cynthia. Douzième titre de l’écrivaine, le livre est publié aux éditions Albin Michel et paraît aujourd’hui en librairie.
Elle est née Amy Elizabeth Thorpe mais on l’appelle Betty Pack depuis son mariage avec Arthur Pack. Bientôt, les services de renseignements britanniques lui attribueront un nom de code pour faciliter son travail d’espionnage : Cynthia. Malgré son statut d’épouse, la jeune Américaine use de ses charmes à travers l’Espagne, la France ou la Pologne, pour obtenir des informations.
De la montée du franquisme à Madrid, aux flottes américaines et italiennes un peu plus tard, la sexy Betty Pack déploie ses talents de séductrice, pour espionner. Au risque de tomber amoureuse, elle couche. Son objectif : détruire le nazisme et aider Churchill à gagner cette Seconde Guerre mondiale…
« Cela sera son unique erreur. Croire en Arthur Pack et l’épouser. Mais c’est sa mère, Cora, mondaine invétérée, qui rêve de l’unir à un bon parti et le répète à la cantonade. Betty la méprise profondément. Quant à Georgie Boy et Jane, son frère et sa sœur, ils sont trop indisciplinés pour écouter. »
Dans un ton sulfureux, un poil provocateur, Stéphanie des Horts dépeint une héroïne libre, consciente de ses atouts et plus que tout, indépendante. Alors qu’on lui arrache des bras son premier enfant, Betty n’assume pas son rôle de mère quatre ans plus tard après avoir donné naissance à la petite Denise. Ses prochaines grossesses donneront toutes lieu à des avortements clandestins. Pourquoi s’embêter avec cela ? Betty veut vivre d’hommes en hommes, répondre au destin qui l’attend, fuir les responsabilités maritales et maternelles.
Par cet ouvrage, l’autrice met en lumière le parcours oublié de cette espionne polyvalente et efficace. Sur fond de dialogues croustillants et de rumeurs, le portrait de cette croqueuse d’hommes offre aussi une véritable plongée au cœur des renseignements anglais de l’époque. Si la forme fait parfois sourire, c’est tout un contexte historique rappelé ici.
Quel bonheur de retrouver la plume légère et osée de Stéphanie des Horts ! J’aime ses biographies romancées pour ce qu’elles m’apprennent et le plaisir de lecture qui en découle. J’ai adoré la liberté de Betty qui, derrière une certaine désinvolture, cache une grande sensibilité. Les blessures de l’enfance expliquent beaucoup dans sa quête d’hommes mûrs…
A lire aussi : Avant Betty Pack, Stéphanie des Horts s’est aussi intéressée à Pamela Churchill, belle-fille du Premier ministre britannique, dans son livre Pamela ; ou encore, plus récemment, à Jacky Kennedy et la relation qu’elle entretenait avec sa sœur Lee, dans son ouvrage Jacky & Lee.
___________
Connaissiez-vous le destin de cette espionne ?
___________