Brisbane – Evgueni Vodolazkine

Vodolazkine Evgueni - Éditions : Editions des Syrtes
7 / 10
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Quatrième de couverture :

À cinquante ans, Gleb Ianovski, musicien virtuose, qui a connu le succès à Munich, est atteint de la maladie de Parkinson. Un auteur russe rencontré dans un avion lui propose d’écrire sa biographie ; c’est ainsi que Gleb remonte le fil de ses souvenirs, en tentant de trouver un sens à son existence. Le hasard lui fait rencontrer Vera, treize ans, fille d’un amour de jeunesse, pianiste talentueuse, atteinte, elle aussi d’une grave maladie. Roman à deux voix, oscillant entre passé et présent, Brisbane est un roman symphonique dans lequel la mort est vaincue non pas par la musique, ni par l’amour mais par la force de la mémoire et de la parole.

 

« Je passe à l’Olympia, à Paris – je bute sur un trémolo. Enfin, je le joue, mais ce n’est pas précis, pas net – je fais comme les guitaristes débutants qui émettent un gargouillis sourd à la place des notes. Personne ne remarque rien, et la salle éclate en ovations. »

 

Mon avis :

C’est sur le chemin des vacances, au Pays Basque, que j’emmène avec moi le roman d’un auteur ukrainien, dont le titre nous envoie directement en Australie, Brisbane d’Evgueni Vodolazkine. J’avais, semble-t-il, véritablement envie de voyager ! L’auteur publie ici son cinquième roman.

Gleb Ianovski est un des plus grands musiciens de sa génération, guitariste renommé et reconnu de tous. Après un concert parisien perturbé par une main engourdie, Gleb rencontre dans l’avion un écrivain, qui propose de lui rédiger sa biographie. Sans trop savoir pourquoi, l’artiste accepte et se lance dans ses confidences, alors qu’il apprend en parallèle qu’il est atteint de la maladie de Parkinson.

 

 

Comment avancer quand tout bascule ? Que faire, lorsque l’inacceptable survient, sans détour ? A cinquante ans, alors que la carrière de Gleb est à son point culminant, il doit revoir toutes ses priorités et se réinventer. Son corps, malade, l’empêchera bientôt de poursuivre ses concerts. En miroir de cette dure réalité, il se remémore son enfance, et l’entrée de la musique dans sa vie, grâce à Nestor, l’écrivain.

Brisbane, ce sont deux voix qui s’entremêlent, comme celle du musicien et de l’interprète. La voix de l’enfant, quand l’auteur est narrateur et que nous découvrons la jeunesse de Gleb. La voix de l’adulte accompli, avec ses failles, ses blessures, ses regrets. Les deux partitions se superposent, jusqu’à n’en faire qu’une. Et, au-delà de l’amour des notes et de la musique, la fidélité, la transmission, la filiation sont étudiées dans le texte d’Evgueni Vodolazkine.

Très peu attirée de prime abord par le caractériel et célèbre Gleb, je me suis attachée à l’enfant qu’il était, et aux autres protagonistes dépeints par l’auteur. J’ai aimé la mise en abyme de ce anti-héros, et ce choix de narrations alternées dans le récit. Je regrette une écriture un peu trop dense, et des parenthèses à foison. J’aurais aimé un peu plus de légèreté dans le style de l’écrivain ukrainien, mais peut-être est-ce une question de traduction ?

Mélomane ou non, vous serez forcément touchés par la puissance de Brisbane, soyez-en certains 😉

 

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