10 romans de la Rentrée littéraire 2020
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Malgré la crise sanitaire actuelle et le désir des éditeurs d’avoir une rentrée littéraire plus « intime », plus de 500 romans vont paraître entre août et septembre. Comment faire un choix dans toutes ces nouveautés ? Vers quel auteur, quelle maison d’édition et quel roman se tourner pour être sûr d’avoir un coup de cœur livresque ?
Je vous propose aujourd’hui une petite sélection des 10 romans qui me font le plus envie en cette rentrée.
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Presque génial, Benedict Wells
Résumé : Francis, 17 ans, est né de père inconnu. Il vit avec sa mère dépressive dans un mobile-home sordide à la périphérie de Claymont, petite ville de la côte Est des États-Unis. Avant une tentative de suicide ratée, sa mère lui a laissé une lettre d’adieu dans laquelle elle lui révèle qu’il a été conçu grâce à une banque du sperme, dont les donneurs anonymes sont sélectionnés pour leur Q.I. hors du commun. Il se met alors en tête de retrouver son géniteur, et entraîne dans son road trip son meilleur ami, le geek Grover, et Anne May, une jeune patiente de la clinique dont il est amoureux.
Éditions : Slatkine & Cie
Parution : 20 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… Benedict Wells m’a offert l’un de mes plus gros coups de cœur en 2017 avec son roman La fin de la solitude. Sûrement l’auteur le plus méconnu de ce top 10 mais il n’a pas été placé en première position par hasard…
Du côté des indiens, Isabelle Carré
Résumé : « Il s’est trompé, il a appuyé sur la mauvaise touche, pensa aussitôt Ziad. Il ne va pas tarder à redescendre… Il se retint de crier : “Papa, tu fais quoi ? Papa ! Je suis là, je t’attends…” Pourquoi son père tardaitil à réapparaître ? Les courroies élastiques de l’ascenseur s’étirèrent encore un peu, imitant de gigantesques chewinggums. Puis une porte s’ouvrit làhaut, avec des rires étranges, chargés d’excitation, qu’on étouffait. Il va comprendre son erreur, se répéta Ziad, osant seulement grimper quelques marches, sans parvenir à capter d’autre son que celui des gosses qui jouaient encore dans la cour malgré l’heure tardive, et la voix exaspérée de la gardienne qui criait sur son chat.
Son père s’était volatilisé dans les derniers étages de l’immeuble, et ne semblait pas pressé d’en revenir. »
Ziad, 10 ans, ses parents, Anne et Bertrand, la voisine, Muriel, grandissent, chutent, traversent des tempêtes, s’éloignent pour mieux se retrouver. Comme les Indiens, ils se sont laissé surprendre ; comme eux, ils n’ont pas les bonnes armes. Leur imagination saura-t-elle changer le cours des choses ? La ronde vertigineuse d’êtres qui cherchent désespérément la lumière, saisie par l’œil sensible et poétique d’Isabelle Carré.
Éditions : Grasset
Parution : 12 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… J’avais beaucoup aimé le premier récit autobiographique de la comédienne, Les rêveurs, et je suis curieuse de découvrir ce qu’elle nous réserve maintenant avec une pure fiction.
Fantaisie Allemande, Philippe Claudel
Résumé : Un roman décomposé évoquant l’histoire, la guerre et la perte à travers les destins de personnages qui reviennent, comme dans une ronde : un soldat, déserteur ou rescapé, un homme âgé, ressassant un passé qui n’en finit pas, un certain Viktor, une fille cruelle qui maltraite le pensionnaire d’un hospice, un homme paisible qui chantonne à son heure des marches nazies.
Éditions : Stock
Parution : 23 septembre 2020
J’ai envie de le lire parce que… Ça passe ou ça casse ! Avec Philippe Claudel, c’est soit un coup de cœur, soit une grosse déception mais j’y retourne à chaque fois.
Les évasions particulières, Véronique Olmi
Résumé : Elles sont trois soeurs, nées dans une famille catholique modeste à Aix-en-Provence. Sabine, l’aînée, rêve d’une vie d’artiste à Paris ; Hélène, la cadette, grandit entre son oncle et sa tante, des bourgeois de Neuilly-sur-Seine, et ses parents, des gens simples ; Mariette, la benjamine, apprend les secrets et les silences d’un monde éblouissant et cruel.
En 1970, dans cette société française qui change, où les femmes s’émancipent tandis que les hommes perdent leurs repères, les trois soeurs vont, chacune à sa façon, trouver comment vivre une vie à soi, une vie forte, loin de la morale, de l’éducation ou de la religion de l’enfance.
Cette saga familiale, qui nous entraîne de l’après Mai 68 à la grande nuit du 10 Mai 1981, est tout autant une déambulation tendre et tragique dans ce siècle que la chronique d’une époque où les consciences s’éveillent au bouleversement du monde et annoncent le chaos à venir.
Il fallait le talent de l’auteure de Bakhita pour en saisir le souffle épique et visionnaire, et la justesse intime.
Éditions : Albin Michel
Parution : 19 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… Véronique Olmi m’a bouleversée avec son roman Bakhita, qui est sûrement le livre le plus puissant que je n’ai jamais lu jusqu’à présent. Ce nouveau titre me faisait tellement envie que c’est celui par lequel j’ai décidé de commencer mes lectures de la rentrée littéraire (je vous en parle le jour de sa sortie).
Nature humaine, Serge Joncour
Résumé : La France est noyée sous une tempête diluvienne qui lui donne des airs, en ce dernier jour de 1999, de fin du monde. Alexandre, reclus dans sa ferme du Lot où il a grandi avec ses trois sœurs, semble redouter davantage l’arrivée des gendarmes. Seul dans la nuit noire, il va revivre la fin d’un autre monde, les derniers jours de cette vie paysanne et en retrait qui lui paraissait immuable enfant. Entre l’homme et la nature, la relation n’a cessé de se tendre. À qui la faute ? Dans ce grand roman de « la nature humaine », Serge Joncour orchestre presque trente ans d’histoire nationale où se répondent jusqu’au vertige les progrès, les luttes, la vie politique et les catastrophes successives qui ont jalonné la fin du XXe siècle, percutant de plein fouet une famille française. En offrant à notre monde contemporain la radiographie complexe de son enfance, il nous instruit magnifiquement sur notre humanité en péril. À moins que la nature ne vienne reprendre certains de ses droits…
Éditions : Flammarion
Parution : 19 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… MonsieurLit a lu son roman précédent, et m’a convaincue de découvrir la plume de cet auteur. Je n’ai pas encore eu le temps de m’y plonger et je me dis que ce nouvel ouvrage en est sûrement l’occasion.
Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, Julien Dufresne-Lamy
Résumé : « Est-ce que, sur la table de chirurgie, mon père ressent le chaud, le froid ? Allez savoir. Dans la salle d’attente, ma mère porte sa chemise saharienne et le soleil blanc tape doucement sur les fenêtres. L’air est doux. Un air qui n’a rien à voir avec la mort, les drames. Ici, ce n’est pas un drame. C’est autre chose qui se passe. »
Dans cette salle, Charlie, quinze ans, patiente avec sa mère. Bientôt, son père sortira du bloc.
Elle s’appellera Alice. Durant ce temps suspendu, Charlie se souvient des deux dernières années d’une vie de famille terrassée. Deux années de métamorphose, d’émoi et de rejet, de grands doutes et de petites euphories. Deux années sismiques que Charlie cherche à comprendre à jamais. Tandis que les longues minutes s’écoulent, nerveuses, avant l’arrivée d’Alice, Charlie raconte la transition de son père.
Sans rien cacher de ce parcours plus monumental qu’un voyage dans l’espace, depuis le jour de Pâques où son père s’est révélée. Où, pour Charlie, la terre s’est mise à trembler. Julien Dufresne-Lamy signe un cinquième roman doux et audacieux, profondément juste, sur la transidentité et la famille. La bouleversante histoire d’amour d’un clan uni qui apprend le courage d’être soi.
Éditions : Belfond
Parution : 27 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… J’ai découvert Julien Dufresne-Lamy à la rentrée littéraire l’an dernier avec Jolis jolis monstres que j’ai adoré ! Impossible de passer à côté de celui-ci. Il trône déjà dans ma pile à lire et n’y restera pas longtemps 😉
Une rose seule, Muriel Barbery
Résumé : Rose arrive au Japon pour la première fois. Son père, qu’elle n’a jamais connu, est mort en laissant une lettre à son intention, et l’idée lui semble assez improbable pour qu’elle entreprenne, à l’appel d’un notaire, un si lointain voyage.
Accueillie à Kyōto, elle est conduite dans la demeure de celui qui fut, lui dit-on, un marchand d’art contemporain. Et dans cette proximité soudaine avec un passé confisqué, la jeune femme ressent tout d’abord amertume et colère. Mais Kyōto l’apprivoise et, chaque jour, guidée par Paul, l’assistant de son père, elle est invitée à découvrir une étrange cartographie, un itinéraire imaginé par le défunt, semé de temples et de jardins, d’émotions et de rencontres qui vont l’amener aux confins d’elle-même.
Ce livre est celui de la métamorphose d’une femme placée au cœur du paysage des origines, dans un voyage qui l’emporte jusqu’à cet endroit unique où se produisent parfois les véritables histoires d’amour.
Éditions : Actes Sud
Parution : 19 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… Qui n’a pas été conquis par son joli roman L’élégance du hérisson ? J’ai très envie de replonger à nouveau dans l’univers de Muriel Barbery, et cette couverture si poétique me fait de l’œil !
Un jour viendra couleur d’orange, Grégoire Delacourt
Résumé : Tandis que le pays s’embrase de colères, Geoffroy, treize ans, vit dans un monde imaginaire qu’il ordonne par chiffres et par couleurs. Sa pureté d’enfant « différent » bouscule les siens : son père, Pierre, incapable de communiquer avec lui et rattrapé par sa propre violence ; sa mère, Louise, qui le protège tout en cherchant éperdument la douceur. Et la jeune Djamila, en butte à la convoitise des hommes, fascinée par sa candeur de petit prince.
Fureurs, rêves et désirs s’entrechoquent dans une France révoltée. Et s’il suffisait d’un innocent pour que renaisse l’espoir ? Alors, peut-être, comme l’écrit Aragon, « un jour viendra couleur d’orange (…) Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront ».
Lumineuse, vibrante, une grande histoire d’humanité.
Éditions : Grasset
Parution : 19 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… Grégoire Delacourt fait partie de mes auteurs chouchous. J’ai lu TOUS ses romans, et je compte bien continuer. Cette année, le titre m’intrigue bien plus que d’habitude.
Fille, Camille Laurens
Résumé : FILLE, nom féminin 1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère. 2. Enfant de sexe féminin. 3. (Vieilli.) Femme non mariée. 4. Prostituée. Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen. « Vous avez des enfants ? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles », répond-il. Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ? L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.
Éditions : Gallimard
Parution : 20 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… Je ne connais pas encore la plume de Camille Laurens et ce serait une bonne raison d’y remédier. Ses livres me font très envie à chaque sortie, et puis, les publications s’enchaînent, les romans à lire aussi et avec le temps j’oublie… 2020 sera-t-elle enfin la bonne année ?!
Buveurs de vent, Franck Bouysse
Résumé : Ils sont quatre, nés au Gour Noir, cette vallée coupée du monde, perdue au milieu des montagnes. Ils sont quatre, frères et sœur, soudés par un indéfectible lien. Marc d’abord, qui ne cesse de lire en cachette. Matthieu, qui entend penser les arbres. Puis Mabel, à la beauté sauvage. Et Luc, l’enfant tragique, qui sait parler aux grenouilles, aux cerfs et aux oiseaux, et caresse le rêve d’être un jour l’un des leurs.
Tous travaillent, comme leur père, leur grand-père avant eux et la ville entière, pour le propriétaire de la centrale, des carrières et du barrage, Joyce le tyran, l’animal à sang froid…
Dans une langue somptueuse et magnétique, Franck Bouysse, l’auteur de Né d’aucune femme, nous emporte au cœur de la légende du Gour Noir, et signe un roman aux allures de parabole sur la puissance de la nature et la promesse de l’insoumission.
Éditions : Albin Michel
Parution : 19 août 2020
J’ai envie de le lire parce que… Comme beaucoup, j’ai découvert Franck Bouysse à la lecture de Né d’aucune femme l’an dernier. J’ai été très marquée par ce livre violent et fort et j’ai hâte de voir ce que nous réserve Buveurs de vent.