La femme révélée – Gaëlle Nohant

Nohant Gaëlle - Éditions : Grasset
8.5 / 10
4Commentaires

Note : 8.5/10

 

Quatrième de couverture :

Paris, 1950. Eliza Donneley se cache sous un nom d’emprunt dans un hôtel miteux. Elle a abandonné brusquement une vie dorée à Chicago, un mari fortuné et un enfant chéri, emportant quelques affaires, son Rolleiflex et la photo de son petit garçon. Pourquoi la jeune femme s’est-elle enfuie au risque de tout perdre ?
Vite dépouillée de toutes ressources, désorientée, seule dans une ville inconnue, Eliza devenue Violet doit se réinventer. Au fil des rencontres, elle trouve un job de garde d’enfants et part à la découverte d’un Paris où la grisaille de l’après-guerre s’éclaire d’un désir de vie retrouvé, au son des clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. A travers l’objectif de son appareil photo, Violet apprivoise la ville, saisit l’humanité des humbles et des invisibles.
Dans cette vie précaire et encombrée de secrets, elle se découvre des forces et une liberté nouvelle, tisse des amitiés profondes et se laisse traverser par le souffle d’une passion amoureuse.
Mais comment vivre traquée, déchirée par le manque de son fils et la douleur de l’exil ? Comment apaiser les terreurs qui l’ont poussée à fuir son pays et les siens ? Et comment, surtout, se pardonner d’être partie ?
Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet peut enfin revenir à Chicago. Elle retrouve une ville chauffée à blanc par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Partie à la recherche de son fils, elle est entraînée au plus près des émeutes qui font rage au cœur de la cité. Une fois encore, Violet prend tous les risques et suit avec détermination son destin, quels que soient les sacrifices.
Au fil du chemin, elle aura gagné sa liberté, le droit de vivre en artiste et en accord avec ses convictions. Et, peut-être, la possibilité d’apaiser les blessures du passé. Aucun lecteur ne pourra oublier Violet-Eliza, héroïne en route vers la modernité, vibrant à chaque page d’une troublante intensité, habitée par la grâce d’une écriture ample et sensible.

 

 

Mon avis :

Que ce mois de janvier est riche en lectures et jolies découvertes ! La rentrée d’hiver bat son plein, j’ai reçu plusieurs ouvrages et me suis empressée de les dévorer pour vous en parler. Aujourd’hui, place au nouveau roman de Gaëlle Nohant, La femme révélée.

Eliza a perdu son identité en quittant les Etats-Unis pour fuir à Paris sous le nom de Violet Lee. Elle débarque dans une ville qui lui est totalement inconnue, sans aucune connaissance et à l’affût du moindre mouvement. Pourquoi cette fuite mystérieuse ? Que cache-t-elle ? Et que risquait-elle en restant aux côtés de son mari et de son petit garçon ?


« Elle a longtemps différé sa fuite, tergiversé, dressant des arguments objectifs et des peurs irrationnelles contre son instinct. Elle a attendu de n’avoir plus le choix pour s’armer de courage, descendre dans les soubassements de la ville, affronter ceux qui pouvaient l’aider. Le genre d’amis qu’on préfère ne pas cultiver, qui font payer cher leurs services et ne vous laissent jamais quitte. Elle le savait déjà, à l’instant où le petit voyou italien lui a tendu le passeport au-dessus du comptoir d’un bistrot borgne. Elle l’a ouvert et étudié en silence, frappée par la ressemblance physique. »

 

Gaëlle Nohant nous embarque dans le Paris des années 50, celui du jazz, des cigarettes dans les cafés, des balades sur les canaux et de la liberté. Eliza s’est évadée, Violet doit maintenant se construire. Dans les rues de la capitale, et au travers de ses rencontres, la jeune femme développe une passion pour la photo. Elle y trouve un véritable moyen d’expression. A l’image de la couverture du roman, l’écrivaine nous dépend ces paysages en noir et blanc, rappelant les célèbres photographies de Brassaï dans les années 30/40.

L’héroïne de Gaëlle Nohant s’exprime aussi par l’amour. Femme libre et indépendante, elle se perd dans les bras d’un de ses compatriotes. Avec lui et ses nouveaux amis, Violet découvre les clubs de jazz et immortalise cette époque grâce à son appareil photo. Près de vingt ans plus tard, nous retrouvons la jeune femme aux Etats-Unis. A-t-elle retrouvé son fils ? Qu’est devenue sa passion pour la photographie ? D’autres combats l’attendent…

L’écrivaine livre un récit passionnant et très romanesque, où la protagoniste est digne d’un grand personnage de film. Si la deuxième partie du livre m’a moins passionné (100 pages sur 380), j’ai été captivée par les aventures d’Eliza à Paris. Les descriptions sont telles que les images me venaient régulièrement à l’esprit. J’imaginais ces groupes d’amis se réunir en sous-sol pour jouer de la musique et fumer le cigare. J’imaginais aussi ces prostituées maltraitées, que Violet côtoie à son arrivée. J’imaginais cette ville, sans bouchon ni modernisme. La femme révélée est à lire en cette rentrée littéraire !

Commentaires (2)
Eugenie2020-01-27 13:59:13Répondre

Je l'ai dans ma PAL, je rencontre Gaelle Nohant en mars pour un petit déjeuner littéraire. Dès que je l'ai lu je te fais un retour.

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mademoisellelit2020-01-27 14:15:16Répondre

Oh oui, ça m'intéresse :) Bonne lecture !

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Catherine2020-01-27 07:09:04Répondre

Merci pour ton avis qui confirme ce que j'en ai déjà entendu et lu. Ce livre est dans ma PAL et j'ai hâte de le découvrir. Bonne journée!

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mademoisellelit2020-01-27 09:13:33Répondre

Tu vas passer un très bon moment, j'en suis sûre. Reviens me dire ce que tu en as pensé après ;)

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