Mamma Roma, Luca Di Fulvio : Mon avis
Quatrième de couverture :
Un orphelin qui veut changer le monde avec son appareil-photo.
Une artiste de cirque passionnée de politique.
Une comtesse aux aspirations républicaines.
Trois personnes que le destin conduit à Rome en 1870, cœur battant de l’Italie. Leurs chemins se croisent au milieu de cette ville prometteuse, et leurs rêves apparaissent comme un lien magique. Mais Rome l’éblouissante, l’insaisissable, présente des défis inattendus à ses nouveaux admirateurs.
Jusqu’au jour où un événement dramatique secoue la Ville éternelle…
Roma, la belle.
J’ai découvert la plume de Luca Di Fulvio dans les premiers mois du blog, avec Le gang des rêves (éd. Slatkine & Cie, 2017). L’écrivain m’avait offert l’un de mes plus beaux coups de cœur cette année-là. Lors de la rentrée littéraire de septembre dernier, Slatkine & Cie publiait la traduction française de Mamma Roma. Un roman qui nous envoie sur les terres natales de l’auteur italien.
Adopté à l’âge de 16 ans par une riche comtesse et son mari, Pietro n’imagine pas le tournant que sa vie de jeune adulte va soudain prendre. En 1870, à l’aube de l’indépendance de l’Italie, le couple perd tout, obligeant Pietro et sa nouvelle mère à fuir vers la cité du Vatican. De son côté, Marta, recueillie par un employé de cirque dans sa petite enfance, pose ses valises à Rome, où les artistes doivent présenter leur spectacle. Le hasard va réunir les deux adolescents. Au cœur des vifs échanges entre nationalistes et indépendantistes, Marta et Pietro s’apprivoisent, rêvant d’amour et de liberté…
Avec maîtrise, Luca Di Fulvio déploie un scénario captivant, plongé dans la capitale italienne du XIXe siècle. Grâce à ses descriptions, l’auteur nous tend la main des deux héros, espiègles, rebelles et attachants. A leurs côtés, une large palette de personnages s’invite, mêlée de bons ou de méchants citoyens, comme on aime tant en lire en littérature.
« C’était une troupe misérable et crasseuse. Ils étaient maigres. Secs. Le teint blafard, couleur de cire. Sur leur visage, leurs mains et leurs chevilles, on voyait les marques rouges des piqûres de puces qui infestaient leurs lits de camp. S’ils n’avaient pas été aussi jeunes, on les aurait traités d’épaves. Or, ils avaient entre quatre et dix-sept ans. »
Si Luca Di Fulvio use des mêmes codes à chaque ouvrage, je lui reconnais une mécanique réussie et addictive. Les rebondissements sont un peu nombreux à mon sens mais j’ai aimé suivre ces aventures romaines sur près de 700 pages. J’ai vibré pour Marta, Pietro, Nella, Melo et les autres, reprenant mon livre avec envie.
Au-delà du texte historique et instructif, Mamma Roma est aussi une belle histoire d’amour, de résilience et de vengeance sur la vie. Un ouvrage lumineux, à l’image de son auteur.
A l’heure des longs week-ends hivernaux, le nouveau roman de Luca Di Fulvio est le compagnon idéal pour vos dimanches dans le canapé. A lire sans modération, et avec un bon thé !