Lysistrata – Aristophane
Quatrième de couverture :
Faites l’amour, pas la guerre. Au Ve siècle avant J.-C., en pleine guerre du Péloponnèse, Aristophane imagine un mot d’ordre bien plus efficace : ne faites pas l’amour, et la guerre s’arrêtera. Une Athénienne audacieuse, Lysistrata, convainc les femmes des cités grecques de mener une grève du sexe. Un même aiguillon bande alors le désir des hommes, unis face à l’abstinence de leurs épouses. Tour à tour tendres ou résolument obscènes, les rapports hommes-femmes sont pour Aristophane l’occasion de laisser libre cours à son inventivité langagière. Cette nouvelle traduction redonne au texte sa vivacité et sa crudité originelles. Le sort d’Athènes dépend soudain de la transparence d’une petite robe jaune…
« Auparavant, et dans tout le cours de la guerre, nous vous avons laissés, sans tracasserie et par un effet de notre douceur, faire tout ce que vous vouliez, et vous ne nous permettiez pas de souffler mot. Nous jugions cependant fort bien ce que vous faisiez, et souvent nous vous avons vu prendre dans nos maisons de mauvais partis sur des affaires importantes ; alors, rongés intérieurement de soucis, nous vous demandions cependant, le sourire aux lèvres : « Qu’avez-vous résolu aujourd’hui touchant la paix ? » Mon mari répondait aussitôt : « Qu’est-ce que cela te regarde, ne te tairas-tu pas ? » Et je me taisais. »
Mon avis :
D’après les textes de l’époque et la reconstitution historique, on estime que Lysistrata a été écrit par Aristophane en -412 avant Jésus-Christ. Une œuvre majeure du poète grec, rééditée cette année dans une très belle collection dédiés aux classiques chez Pocket.
La guerre fait rage depuis toujours entre Athéniens et Spartiates. Les hommes s’entretuent, laissant leurs jeunes femmes veuves. Lysistrata croit avoir trouvé la solution pour retrouver la paix en Grèce. Elle veut faire une grève du sexe auprès de son mari et réunit ses amies pour les convaincre d’en faire de même ! Tant qu’il y aura la guerre, plus aucune femme ne se couchera !
Considérée comme la meilleure pièce de théâtre de l’auteur, Lysistrata se veut comique et avant-gardiste. Centrer tout le récit sur le thème de l’acte sexuel n’est pas coutumier dans la littérature classique. Le texte plein de malice d’Aristophane est ultra-moderne. L’humour des personnages est délicieux, la tentation qui se joue derrière cette grève prête à sourire.
Le livre est très bref mais il offre une plongée intéressante dans les écrits de l’époque. A l’heure du féminisme prôné et engagé, de #metoo à #balancetonporc, cet ouvrage a une résonance particulière. Le temps file mais les choses évoluent-elles à la même vitesse ? Les guerres sont toujours présentes sur notre planète et la considération du rôle de la femme est bien inférieure à ce qu’il devrait être dans tous les pays.
Un avant-goût, qui m’a donné envie d’aller farfouiller dans les grands classiques. Quels auteurs grecs font partie de votre bibliothèque ?